Alors que sa femme vient d'être enlevée, un sous-directeur d'une prison doit libérer un ancien détenu, et ainsi faire monnaie d'échange. Mais cette libération cache quelque chose de plus large.
Sorti en 1973, dans les années de plomb qui endeuillèrent l'Italie, La poursuite implacable n'eut que peu de succès, à cause de sa violence, et de la fin qui fut fortement contestée.
Pourtant, avec le recul, c'est cette noirceur qui donne la force à ce poliziottesco, où personne n'est sauvé, moralement du moins, et surtout pas ce sous-directeur de prison, impeccablement joué par Oliver Reed, dont l'attitude fortement alcoolisé durant le tournage sert à l'image, avec un air à la fois absent et déterminé. Car quitte à ce qu'il en renverse beaucoup, il n'a qu'un seul but ; sa femme.
Il va devoir s'allier de force avec Fabio Testi, qui est en fin de compte un simple pion, mais qui a perdu son meilleur ami lors d'un braquage qui a mal tourné, qu'on voit dans l'introduction.
Dans le reste du casting, très franco-italien, on retrouve Agostina Belli, une micro-apparition de Bernard Giraudeau pour son premier rôle en victime ensanglantée d'un accident, et même Daniel Beretta, qui joue un chanteur yéyé type Antoine, plus ambigu qu'il n'y parait.
Pour ceux à qui ça ne parle pas, Daniel Beretta est plus connu pour être la voix française d'un certain Arnold Schwarzenegger !
On sent que l'époque dans laquelle le film est tourné donne une ambiance pesante,avec une superbe musique d'Ennio Morricone, et effectivement, il y a de quoi être surpris devant la tournure de l'histoire, où le happy end n'existe pas. On a même quelques ages obligés de ces polars de l'époque où il y a des tas de femmes à poil, dont une étonnante sosie de Barbra Streisand allongée sur Fabio Testi.
Malheureusement, l'insuccès du film a contraint Sergio Sollima, le réalisateur, à se tourner vers la télévision. Mais il n'empêche : la réussite de La poursuite implacable est bien là à l'écran, mais pour les amateurs de belles fins ez votre tour.