Motivés par un malentendu vantard (cacher un secret), des sentiments cachés et, inévitablement, l'effet de groupe, les quatre héros - qui seront cinq - décident de mettre le feu à l’usine qui a saccagé la rivière. Naturellement, la tâche est plus facile à dire qu'à faire, mais, collectivement, la petite bande développe des réserves d'imagination et d'ingéniosité aussi surprenantes que drôles. Mais leur mission tourne mal et les actes sont de plus en plus illégaux, de plus en plus risqués ce qui entraîne une dissidence grandissante qui menace la solidarité du groupe au moment même où la police intervient…
Fouad (Mathys Clodion-Gines), Antoine (Aymé Medeville), Cat (Colombe Schmidt) et Sami (Redwan Sellam) discutent d'un exposé sur la pollution qu'ils ont écouté en classe. Ils sont parfaits et dressent un portrait très juste de cinq jeunes personnalités très différentes (du fils de gendarme au fils de taulard, du fils d'employé à la fille de directeur, du froussard au courageux, en ant par le tyrannique qui rêve de devenir super-héros, etc.)
La Petite Bande est un film réjouissant et (ou parce que) totalement amoral. Un classique du conte d'aventures pour enfants (cabanes, jumelles, kayaks, vélos, amitié, romances fourbes ou secrètes, etc.), une comédie drôle et pleine d'idées brillantes (sur un scénario sophistiqué et efficace. Une transposition de l'univers des contes de fées (un monstre maléfique et polluant dont la forteresse est prise d'assaut par des chevaliers) et un film universel qui véhicule les multiples valeurs positives émanant du désir d'être ensemble, sans oublier une double dimension écologique (lutter contre les dégâts industriels et s'immerger dans la nature sauvage), le film de Pierre Salvadori est merveilleusement rafraîchissant, comme s'il exhalait une simple envie d'être heureux.
Pierre Salvatori est décidément le réalisateur français le plus doué pour filmer les conventions à rebours et la joie.