Les souvenirs de La petite bande de Michel Deville (1983) sont trop lointains pour pouvoir le comparer en détail au film de Pierre Salvadori mais quand le premier était sans paroles et "innocent', le second est nécessairement plus engagé dans le discours et dans les actes. Autres temps, autres mœurs. L'écologie est donc naturellement au cœur de ce long-métrage mais il ne faudrait pas oublier qu'on y parle aussi, au détour de certaines scènes pas anodines, de harcèlement à l'école et de violences domestiques. Pas facile de garder un ton de comédie sur des sujets aussi sérieux mais Salvadori, fidèle à son cinéma, choisit le registre de l'aventure, s'éloignant du réalisme pour entrer dans un intrigue rocambolesque, tout en gardant des ingrédients très actuels, susceptibles de plaire à un jeune public autant qu'à des citoyens concernés par la marche du monde pollué qui est le nôtre. Mine de rien, le film pousse le bouchon assez loin, jusqu'au plan final, assez monstrueux, si on y réfléchit. Avec leurs maladresses d'interprétation, les enfants, une sorte de club des cinq, sont très touchants et possèdent chacun une zone d'ombre qui n'appartient pas du tout à l'univers de la comédie. C'est en cela que l'on reconnait le cinéma de Pierre Salvadori, qui peut sembler brouillon parfois, amoral souvent, mais fondamentalement libre dans ses péripéties, ses formes d'exécution et surtout son esprit frondeur.