La maison du silence -mal nommée parce qu'on y bavarde beaucoup- est une retraite religieuse où viennent s'enfermer quelques jours des hommes fatigués ou surmenés afin de méditer, de questionner et de trouver des enseignements dans la parole de Dieu. Enfin quand c'est possible, car à plusieurs reprises des prêtres en soutane leurs expliquent que les desseins de Dieu sont impénétrables. On ne saurait trop recommander à ces hommes éperdus d'essayer la philosophie ou la psychanalyse.
GW Pabst réalise une bondieie hors-d'âge en cinéaste prosélyte et mystique qui aurait fumé un cierge. C'est d'une balourdise assez incroyable. On ne compte plus les symboles religieux, les crucifix filmés dans la lumière et les sermons dérisoires en guise de catéchèse. Je ne connais pas assez le cinéaste pour me rappeler, de sa part, un tel militantisme bigot.
Une poignée de personnages accablés illustrent de brefs cas d'école et cas de conscience, avec flashback à l'appui pour ce qui concerne Franck Villard, Daniel Gélin et Jean Marais venus faire les piges nécessaires à cette coproduction franco-italienne. De fait, le film est assez décousu et mal foutu sur la forme. C'est, indépendamment du fond, du cinéma médiocre. Quant à l'esprit, ça e sans doute si on est croyant; dans le cas contraire, on reste ébahi par tant d'emphase et de considérations existentielles scolaires.
Est-ce là un film en réponse à quelque philosophe matérialiste ? Ou bien se veut-il une réponse à une société en panne de spiritualité, tout en cohue et en vacarme comme présentée au début du film? Peu importe en définitive car Pabst est vraiment trop maladroit dans le discours et dans la réalisation.