En l’an de grâce 1969, Claude Chabrol entame une trilogie de films hors-du-commun dans l’histoire du cinéma. La femme infidèle, Que la bête meure et Le Boucher sortent coup sur coup et marquent tous trois des sommets de l’art chabrolien.Avec « La femme infidèle », le cinéaste s’attaque de front au sujet du couple, bourgeois de surcroit, et, cinéma oblige, au couple en crise. Mais cette crise est sourde et s’effectue dans un silence froid et glacial. Charles Desvallées, la quarantaine et la situation bien établie, se met lentement à soupçonner sa femme Hélène de le tromper. Après de brèves filatures, Charles se rend compte que ses doutes sont avérés. Dans le dos de sa femme, il confronte alors l’amant chez lui avant une scène fatale et dépouillée jusqu’à l’os.Le film cale entièrement son pas sur celui du personnage principal (Michel Bouquet toujours excellent) et sur la manière avec laquelle ce dernier emprunte des schémas de pensée et d’actions très simples. Une sorte d’effet de causalité s’établit, si bien que le rythme des scènes et le traitement du cinéaste ne diffère pas d’un iota, ce qui ne fait qu’ajouter au côté glaçant de ce qui est sous nos yeux.Un Chabrol majeur.