Dans une qui nous parait préhistorique, un couple de bourgeois vit une existence à priori sans ombrages, sauf que le mari commence à avoir des soupçons sur sa femme, qui pense qu'elle le trompe avec un autre homme. Il fait appel à un détective privé pour confirmer ses soupçons.
Je parlais de préhistoire plus tôt pour nous parler d'un temps où tout semble aller bien dans ce milieu où pas un cheveu ne dée, où il y a encore des bonnes (à tout faire), avec ces deux formidables acteurs que sont Stéphane Audran et Michel Bouquet, lesquels jouent à la perfection l’ambiguïté par de simples regards. Car tout gravite autour de Maurice Ronet, l'homme par qui le scandale arrive, qui est littéralement un être inférieur pour Bouquet, le grand bourgeois qui ô malheur, se fait voler sa femme.
Claude Chabrol nous montre très bien ça, avec un récit d'une grande tension, et où je reprocherais les quelques notes d'humour qui sont à la limite de la faute de gout. Je pense par exemples aux scènes avec Donatella Turri, la jeune secrétaire Michel Bouquet qui joue comme une patate avec ses courtes extra-courtes, ou la rencontre avec Dominique Zardi à propos d'un accrochage automobile où, sans qu'on s'y attende, la foule s'amasse, et un vieux monsieur parle comme si c'était un canard !
C'est dommage, car je pense que, à mes yeux, La femme infidèle est é très près du grand film. Mais je reconnais qu'il s'agit du haut du panier de Claude Chabrol, lequel n'est jamais meilleur quand il filme l’ambiguïté, le non-dit, dans un scénario que n'aurait pas renié Alfred Hitchcock.