Chaque volet de la saga offre un angle d’approche différent. Escape from the Planet of the Apes instaurait une réflexion sur le rapport à l’avenir quand il arrive qu’on en ait connaissance ; Conquest of the Planet of the Apes, quant à lui met en scène l’esclavage et reflète les tensions raciales des USA. Il s'inspire, en particulier, des émeutes de Watts à Los Angeles en 1965.
En rupture avec les trois volets précédents, Conquest of the Planet of the Apes ne s’ouvre pas sur un vaisseau échoué. Le film commence en 1991, un peu plus de 20 ans après l’épisode Escape from the Planet of the Apes. Les premières images nous font immédiatement comprendre la nouvelle situation : les singes sont nombreux et ont été réduits par les hommes à l’état d’esclaves : brutalisés, méprisés, conditionnés, vendus sur des marchés, la chaîne au cou. Le lien avec la douloureuse histoire des afro-américains est fait explicitement à travers le personnage de MacDonald, bras droit du gouverneur.
Le personnage central de ce nouveau volet devient César, Le fils de Zira et Cornélius, que nous avions laissé bébé à la fin de l’épisode suivant. Son nom est tout un programme ! Quittant le cirque où il a grandi, protégé par Armando, il découvre avec horreur le sort réservé aux singes par les hommes. La révolte gronde déjà dans le rang des simiens. Il ne leur manque qu’un chef pour les fédérer et les mener vers la liberté. Ce film nous raconte cette rébellion dont nous connaissons l’issue.
Le regard porté sur l’homme est une fois de plus pessimiste. La plupart sont des brutes et des tortionnaires sans sentiments. Seul MacDonald échappe à ce tableau.
Et une fois encore, tout n’est pas crédible dans le scénario. Il est en particulier difficile d’être convaincu qu’une telle relation entre les hommes et les singes ait pu se mettre en place en l’espace de 20 ans seulement, ni que le QI des simiens ait pu évoluer aussi rapidement.
Conquest of the Planet of the Apes prolonge honorablement cette saga aux nombreuses thématiques. Le dénouement du premier montage est sombre et violent tandis que le discours de César est vindicatif. Ce dénouement est le plus intéressant et le plus en adéquation avec l’histoire. Cependant le studio demande une fin alternative : le lynchage du gouverneur est supprimé et le discours de César parle d’une domination des hommes par les singes, basée sur la compréhension et la comion.