L'enfant des singes évolués.
Après un précédent opus un chouilla mou de la chique, la saga reprend du poil de la bête, nous entraînant vingt ans plus tard, dans un futur (dans le film, hein, 1991 ne ressemblait pas à ça, du moins en Bretagne) où les chats et les chiens ont disparus de la surface du globe, remplacés par des singes de plus en plus proches de l'homme, réduits à l'état d'esclaves.
A travers le soulèvement des singes et la montée au pouvoir de César, le fils de Cornelius et Zira, "La conquête de la planète des singes" nous montre un avenir peu optimiste et limite totalitaire, retrouvant pour le coup l'anti-conformisme et l'approche contestataire du film original, le long-métrage de Jack Lee Thompson étant une parabole à peine déguisée des émeutes raciales et de la lutte pour les droits civiques.
A l'instar des autres productions de l'époque qui tentaient de dépeindre un monde futuriste, ce quatrième épisode accuse sérieusement le poids des années, peu aidé il est vrai par un budget que l'on imagine insuffisant en regard de son ambition (les rues sont peu peuplées et variées, les figurants doivent se contenter une fois encore de vulgaires masques...) mais cela n'altère heureusement pas trop la force de l'ensemble.
Car s'il n'est pas exempt de vilains défauts, "La conquête..." reste un film ambitieux et peu commun dans son genre, très touchant dans ses rapports entre César (interprété par Roddy McDowall qui jouait le rôle de Cornélius dans les opus précédents) et son "maître" Armando (joué avec force et classe par Ricardo Montalban), culminant dans un dénouement étonnament belliqueux et violent (encore plus dans sa version non censurée disponible en bluray), qui n'aura malheureusement que peu d'impact sur la suite de la saga.
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