Je ne fréquente pas très souvent le cinéma polonais, mais le peu de fois que je l'ai fait, j'ai rarement été déçu. Non, franchement, depuis au moins les années 1950 (peut-être avant, mais je confesse m'y être jamais aventuré !), les réalisateurs polonais ont donné des propositions de cinéma vraiment intéressantes. Et ce n'est pas La Communion qui va me pousser à dire le contraire.
L'habit ne fait pas le moine ou plutôt, devrais-je écrire, ne fait pas le curé. Et ben si, car un délinquant sincèrement épris de foi peut devenir le meilleur curé du monde en endossant une soutane. Et c'est par le biais de cet imposteur, qui ne fait pourtant pas semblant de porter le message du Christ, et de la réaction de la communauté en deuil dont il va s'improviser berger, que le cinéaste Jan Komasa (enchanté de faire votre connaissance, monsieur !), loin de vouloir remettre en cause le bien-fondé de la foi, va plutôt s'interroger et nous interroger sur cette dernière et sa confrontation à la réalité, celle de la nature humaine.
Une nature humaine qui pousse très facilement à l'hypocrisie, au rejet, à l'ostracisme face à une croyance qui se doit normalement de condamner tout cela. L'inévitable dureté de cette confrontation va trouver son point culminant dans une séquence finale particulièrement puissante.
Pour conclure, je ne peux pas oublier de mentionner l'acteur principal, Bartosz Bielenia (enchanté aussi !), magistral, dont le charisme et la force du jeu électrisent aussi bien les spectateurs que les ouailles, aussi bien lors des prêches que lors des scènes de bagarre.
Bref, que ce film vous prenne aux tripes et vous captive ! Amen !