Surfant sur le succès mérité de "La cité de Dieu", l'histoire est celle de deux adolescents dans une favela de Rio. L'un est déjà père, l'autre est à la recherche du sien. Cette question de paternité est omniprésente, sinon déterminante, dans le film de Paulo Morelli qui s'évertue à décrire l'état d'une jeunesse souvent livrée à elle-même dans les favelas. Les pères sont morts ou en prison...
La trame de ce film haletant, c'est une guerre de gangs rivaux pour la possession du quartier, une guerre dont l'enjeu principal, pour les scénaristes, est d'en tenir à l'écart les deux ados.
La valeur du film tient à sa volonté de ne jamais se départir, dans l'action, de sa dimension sociale et humaine. L'immersion dans la favela stigmatise la pauvreté et la violence au quotidien, l'auto-gestion par ses habitants. On n'y croise ni étranger, ni représentants de l'ordre et encore moins d'élus. C'est la loi des bandits qui s'impose, des bandits jeunes, parfois des enfants, armés jusqu'aux dents. Leur univers, ce sont les trafics et les meurtres, ce dont le film rend compte de façon réaliste, sans complaisance me semble-t-il.
C'est un témoignage âpre et brutal qui met des images sur la condition de cette société brésilienne à part.