J’ai vu La Belle de Gaza peu de temps après avoir vu Emilia Perez et vous voyez le rapport.
Mais vous souvenez-vous que le professionnel qui change Manitas en Emilia exerce à Tel Aviv ?
Car moi je me souviens qu’avant de voir le film d’Audiard, j’ai entendu à la radio un critique dire : « D’accord, en Israël, on traite mieux les homos, ne parlons pas des trans, que chez tous les arabes d’à côté, mais pas partout en Israël, et surtout pas chez les religieux dont les enfants sont dispensés de service militaire ! »
Et moi je me souviens aussi d’avoir longtemps, longtemps avant , entendu La Belle de Cadix et là, vous ne voyez du tout le rapport et c’est normal, vous avez dit « normal » ? Oui et après ?
Après, La Belle de Cadix est une chanson de mon enfance que chantait Luis Mariano, chanteur de chansons gaies, chanteur qu’on dit aujourd’hui « gay » sauf qu’à l’époque de mon enfance bercée de musique arabo andalouse, (vous me voyez venir ?) on ne disait pas « gay ».
Tout ça pour dire qu’en voyant La Belle de Gaza, un nom qu’on associe à tout sauf la beauté, à tout sauf la gaité, j’ai rêvé qu’un beau jour on parle de Gaza comme de Cadix ou de n’importe quel endroit du monde où les correspondants de guerre n’ont rien à faire.
Mais je m’égare dans une rue d’Israël ou il s’ra elle (désolé, je suis comme « ils » ou « elles », je suis comme je suis) et où le trans qui met en transes les extrême-droites, j’allais dire de tous bords, disons plutôt de tous pays, m’inspire la transition ou le transfert du sexuel au politique en posant la question : « Est-ce qu’on peut être israélo-palestinien ? » ou "palestino-israélien"?
Et comme, pour moi, le politique, si important soit-il, ne prime pas sur l’intime, je e de « trans » à « transmission » et, si je suis ému par la souf du fils rejeté par le père, je suis non moins ému par la douleur du père dont la transmission au fils du prénom du grand-père se perd si on opère le corps du fils de cette manière.