Pour Delia, dans la première année qui suit la dernière guerre, la vie n’est pas La Dolce Vita.
Elle est traitée, et elle se laisse traiter, d’une manière telle par son mari que sa fille lui dira qu’elle ne veut pas avoir la même vie que sa mère, avant qu’un peu plus tard ce soit la mère qui, voyant que la relation de sa fille avec son presque fiancé prend le même départ que la sienne avec son tyran domestique, ne veuille pas que sa fille ait la même vie que celle qu’elle-même est en train d’endurer.
Cette maltraitance est un sujet fort bien traité grâce à une forme originale surtout quand la force des coups s’accompagne de celle de la voix d’un chanteur d’opéra ou quand la danse poétise la violence.
La force comique vient de personnages masculins qui n’ont rien à envier à ceux des maîtres de la comédie italienne du temps des Monstres ou du Fanfaron. Ce sont de grandes caricatures qui peuvent aller jusqu’à parler des femmes comme les talibans des Hirondelles de Kaboul.
Les femmes ne sont pas, elles, des caricatures. Elles sont vraiment, si on peut dire, véridiques.
L’actrice et réalisatrice a, dans ce film que j’aime beaucoup, un visage que je n’aime pas moins. Il m’apparait comme un mélange de ceux d’Anna Karina, Marie-Christine Barrault et Hanna Schygulla, celle qui, dans Le Mariage de Maria Braun, faisait, comme Delia ici, et à la même époque, la connaissance d’un soldat noir américain.
Et la fin, que je ne peux vous dire bien sûr, donne au titre du film un sens particulier, sens qui n’est pas exactement « Demain tout ira bien ».