Tintin...pardon, Bebel est pressé. Il court, il plonge, il saute, il rebondit, il fonce.
Il a de bonnes raisons, Bebel. Deux nervis à la mine patibulaire et au regard d'acier viennent de lui kidnapper sa copine sous ses yeux. Et même si c'est une emmerdeuse qui écoute l'empereur de Chine quand il croit lui parler, il y tient à sa copine.
Alors, il ne réfléchit pas; il agit. C'est son truc l'action, pas la réflexion. Il vole un avion d'abord et s'interroge sur le pilotage après. Rien ne l'arrête, rien ne le freine, il n'a peur de rien, ni d'attaquer des rastaquouères plus costauds et armés, ni d'aller jouer les indiens dans le Mato Grosso.
De Broca, Belmondo, et Françoise Dorléac se libèrent du poids de la nouvelle vague...et ça décolle..."Je tire le manche en souplesse, l'appareil monte, monte, monte... Brusquement, l'avion en flammes ! Sous moi, 3000 mètres de vide. Suspendu par la mâchoire, j'avais envie de rire..."
Belmondo vient de trouver son style. Françoise Dorléac est gentiment inconsciente, craquante de mauvaise foi, délicieuse d'ingratitude.
Bref, si vous décidez de regarder ce film, prenez vos précautions avant. Il n'y a pas d'arrêt pipi. Bebel est pressé: il faut qu'il soit Lundi matin à la gare de Lyon, sous l'horloge. Sans faute!