Tourné après Huit heures de sursis et Le troisième homme, L'homme de Berlin flirte avec l'espionnage par le regard de la jeune Claire Bloom. Oie blanche débarquée de son Angleterre natale pour rendre visite à son frère médecin dans un Berlin encore frappée par les stigmates de la guerre. Mais aussi par la division entre les deux Allemagnes, alors que le mur n'est pas encore érigée. La naïveté et l'innocence de cette femme vont être mises à l'épreuve quand elle rencontre un drôle de type, joué par James Mason.
Ce qui frappe surtout dans le film, et qui m'a le plus attiré, c'est la vision à la fois effrayante et lunaire d'un Berlin en ruines, où tout a l'air d'être tel depuis la fin de la guerre, soit près de 8 ans, et qui montre à quel point le pays a eu du mal à se relever. Tout cela est vu par le regard de Claire Bloom, à la fois belle et ingénue, qui découvre comme nous une frontière en plein Berlin.
Quant à l'histoire, ça ressemble beaucoup à de l'espionnage, on pense à L'espion qui venait du froid, mais ça n'est pas vraiment le plus intéressant, quoique James Mason a un très beau personnage à défendre, qui semble presque issu du mélodrame dans son attitude avec la jeune femme.
Très bien réalisé, et avec Desmond Dickinson qui donne un aspect film noir à Berlin pas désagréable, où il y a tout un jeu sur le langage, Claire Bloom ne comprenant pas l'allemand, L'homme de berlin est une bonne surprise, sans doute éclipsé par les deux merveilles citées plus haut, mais qui est à découvrir.