Vivre pour rien ou mourir pour quelque chose

A 62 ans, Sylvester Stallone veut achever le cycle Rambo et se lance dans un nouvel opus, le quatrième, cette fois en Birmanie où la guerre civile entre le régime militaire et les rebelles Karen fait rage. Il veut achever le cycle Rambo mais il se laissera tenter par un cinquième et dernier volet, mais ceci, c'est une autre histoire.


Il a un petit peu épaissi, le petit père Stallone, on ne le voit plus torse nu avec les pectoraux et les veines saillantes sur le point d'exploser comme dans Rambo 2 ou 3 mais plutôt avec une chemise un peu enveloppante. Cependant, force est de constater, il y a de beaux restes. Et quand il galope, il pourrait bien en remontrer à de plus jeunes…


Dans le film, John Rambo définitivement rangé des voitures, mène une vie, tranquille bien qu'hasardeuse, de chasse de cobras pour les vendre à des producteurs de spectacles de cirque.
C'est alors qu'une mission humanitaire tendance chrétienne veut redre un petit village Karen en Birmanie et sollicite Rambo pour les y conduire. Après plusieurs refus, l'insistance de Sarah (Julie Benz) va finir par avoir raison du mutisme de Rambo le forçant à rompre sa retraite et repartir vers de nouvelles aventures…


Dans ce film, on n'est plus dans une logique militaire où les USA interviennent même par personne interposée. Rambo n'intervient qu'en tant qu'individu qui aide un groupe de civils volontaires pour aider une population en difficulté. Il n' y a plus de Colonel Trautman (Richard Crenna est mort quelques années avant le tournage) ni de CIA machiavélique.
Quelque part, ce film ret le premier volet "first blood"


Je ne vais pas cacher que le film est quand même assez violent. Je dirais même plus violent que Rambo 2 et 3 qui ne faisaient pourtant pas dans la dentelle. La différence, c'est que la violence s'applique à toutes sortes de gens des militaires ou des mercenaires, bien sûr, mais aussi à la population (ici, Karen), des civils, femmes et enfants. Et, alors qu'elle était pas toujours convaincante dans Rambo 2 ou 3, ici la violence est efficace car la caméra, sans concession, montre par exemple des enfants mutilés dont on imagine très bien qu'ils sont les victimes de cette guerre ou bien encore l'utilisation de mines anti-personnel dans les rizières.


La scène finale où John Rambo s'empare d'une mitrailleuse lourde du genre 12.7 (pour les connaisseurs) et où il fait un véritable carnage dans les rangs birmans, en devient presque réconfortante à l'idée de voir tous ces tortionnaires se faire éliminer.


On peut d'ailleurs discuter de ces points jusqu'à la fin des temps et ce n'est pas moi qui trancherai.
Est-il nécessaire de montrer le carnage bien gore, bien sanguinolent, pour montrer que la guerre, eh bien, ce n'est vraiment pas bien et ce n'est vraiment pas beau. Est-ce que la complaisance n'agit pas d'abord sur les mauvais penchants du spectateur en attente de sensations fortes avec la douteuse excuse de la lutte pour le Bien ?


Je préfère en rester sur le point de morale, très juste, émis par Stallone qui tente de donner du sens à son film.
"live for nothing or die for something"

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le 15 juil. 2021

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JeanG55

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