Vu dans le cadre du festival "Hallucinations Collectives".
Film en lice pour la compétition longs métrages.
Trois lycéens découvrent après avoir été en accidentellement avec des produits chimiques qu'ils peuvent désormais en éternuant être projetés vingt ans dans le futur et en revenir en appliquant le même processus de sternutation. De cette base en soi déjà loufoque et sortie d'un imaginatif fécond, propre à imaginer les plus fantasques trames narratives, le film est un concentré de fun.
Découvrant au cours de ces allers retours temporels quels seront leurs vies futures, ils vont essayer d'en modifier les paramètres pour améliorer ce qui est en soi déjà positif et en supprimer les aspects plus sombres. Ces manipulations d'un destin écrit s'avéreront infructueuses et vaines, dans un déroulé de fuite en avant, nourri de ce mélange d'inconscience et d'insolence propre à l'adolescence. Le motif d'un vélo, par exemple, qui tient un rôle central dans l'un des dévoilements de destinée, est hilarant dans la surenchère qui va illustrer cette impossibilité à changer l'inéluctable.
Le film est un concentré de culture pop, empruntant autant aux jeux vidéos, qu'aux mangas, incluant en son sein des séquences d'animations grandioses, des références qui pour assumées et toujours utilisées comme des moteurs à la narration qu'elles soient, pourront peut-être paraitre obscurs au public des plus de 40 ans. Mais qu'importe, cela n'entache en rien le plaisir ludique et récréatif du film, car ces citations n'ont pas vocations à permettre l'adhésion ou une forme d'identification générationnelle - même si elle est présente - mais à constituer l'essence purement divertissante du long métrage.
Mené à un rythme effréné, ciselé d'un humour potache qui fonctionne à chaque gags, visuels ou de dialogues, des personnages de cartoons mais dont les caractérisations et l'écriture les font s'ancrer dans une réalité de l'ordre du possible. On croit à la réalité de ces anti héros, tout comme on croit en celle des personnages secondaires. Le nain au look de punk manga membre de gang est à se tordre de rires.
Les conséquences enfin de leurs différentes actions et comment elles vont être portées à l'écran donnent lieu à des scènes épiques d'où surnagent une créativité de l'imaginaire assez bluffante et rafraichissante. Un film "pop-corn" au plus noble sens du terme, un film pensé, écrit, réalisé et produit avec l'unique objectif de vous divertir, de vous offrir un spectacle total sans vous prendre pour un débile.
Franchement j'achète le projet et pour ceux qui aiment avoir des éléments de comparaisons, il a dans son inventivité de tous les instants quelque chose de Everything Everywhere All at Once , même si étrangement, j'ai pas ressenti ici l'inconfort d'un film qui ne respire jamais qui avait été ma principale limite avec le film des Daniels.