Envie de gerber atteinte...
Eden Lake fait partie d'un genre horrifique qui m'ine de plus en plus mais que je m'obstine à regarder, dans l'attente d'un Messie, peut-être: le survival mettant en scène des amis/amoureux se faisant pourchasser dans un endroit désert par une bande de ploucs, de préférence cannibales et consanguins, c'est plus fun. J'ai enfin eu une bonne surprise avec Eden Lake: mise en scène soignée, très bon jeu d'acteur, bonne musique et scénario qui n'échappe certes pas aux clichés du genre mais qui n'en abuse pas. La meilleure idée du film ? Proposer des ennemis crédibles avec ces jeunes complètement barges et désorientés. Vous savez, ces gamins qui savent à peine pisser sans en mettre partout mais qui vous traitent déjà d'enculé avec un petit sourire qui vous donne des envies de meurtres.
Le choix de ces "ennemis" permet une véritable critique de la société permissive moderne et de son incapacité à inculquer la moindre valeur dans le crâne de tous ces jeunes décérébrés. Bien sûr, ça se fait dans l'exagération dans les règles du cinéma de genre, mais Eden Lake se révèle bien moins bourrin que la plupart des films de ce type: la violence se déroule souvent hors-champ, évitant de sombrer dans le gore. Par contre, le côté malsain et réaliste est à son comble: le film m'a mis mal à l'aise quasiment du début à la fin. Surtout parce que les réactions du couple de héros sont (pour une fois dans ce genre de cinoche) sensées et courageuses (l'homme refuse de se laisser marcher dessus par des nabots mais tente de résoudre la situation intelligemment; la femme, en situation de danger, n'hésite pas à se prendre en main...). Du coup, j'ai vraiment souffert avec eux, m'identifiant facilement à ce qu'ils sont et à ce qu'ils font. Parce que tout cela pourrait arriver. Parce que tout cela est déjà en train d'arriver et que nous ne faisons rien pour l'endiguer...
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