"oooh tiens une nouvelle palme d'or"..."viens chéri on va la voir"..."boof tu sais les palmes d'or c'est un peu comme des grands coups d'épée dans l'eau : ça éclabousse beaucoup mais ça sert pas à grand chose. Mais bon au diable les préjugés."
Après des films comme "De rouille et d'os", "De battre mon coeur s'est arrêté" ou encore "Un prophète", on imagine mal comment Audiard peut nous décevoir. Mais bon on a toujours ce doute, cette stupidité intérieure qui nous dis "c'est sûr, cette fois ça sent le film de trop".
Et bien non! Comme à son habitude le réalisateur déploie tout son talent scénaristique pour nous dépeindre le profil de trois réfugiés fuyant leur pays natal, fuyant leur peur de mourir à chaque seconde, fuyant leur chagrin d'avoir perdu toute leur famille. Et trouver un vie meilleure loin du chaos.
Même si de prime abord, le film parait surfer sur la vague des drames actuels de l'immigration en , il n'en est rien.
Tout au long du film on apprend à comprendre les personnages et leurs fractures. Ces fractures rendues invisibles par notre société. Mais ces fractures qui pourrait nous permettre de comprendre que fuir son pays, ses racines, sa famille, sa terre ce n'est pas un choix mais une obligation pour survivre. Et surtout qu'au delà d'un voyage, c'est une accueil qu'il recherche, une main tendue, un réconfort. Et là, autant dire que l'hexagone a encore du travail à faire d'après le réalisateur.
Les plans sont sublimes et retranscrivent parfaitement l'intimité recherchée. Avec Audiard on ne critique pas une réalité, on l'illustre. Le chaos est partout, même chez nous.
Je sais qu'avec cette critique, je ne me fais pas que des amis, mais n'oubliez pas que le cinéma n'est que le reflet de nos pensées. Sachons en accepter les différences, dans un cinéma comme dans la vie.
"La ne peut accueillir toute la misère du monde, mais elle doit savoir en prendre fidèlement sa part." Michel Rocard.