Mine de rien, la chose la plus ridicule du film ne réside pas dans les effets visuels. On retrouve le même message grossier de propagande bouddhiste que dans le film Journey to the West de Stephen Chow. Je suis le meilleur parce que je suis bouddhiste, et donc je te vaincs par ma supériorité bienveillante. Quelle suffisance !
Imaginez qu’un blockbuster américain ose faire pareil avec le christianisme. Avec un super-héros inquisiteur qui tenterait de déjouer un complot contre le roi, qui combattrait un dragon en faisant du surf dans les airs sur un crucifix géant, et qui au final sauverait le monde parce qu’il aurait été touché par dieu… Ce serait franchement grotesque, heureusement qu'on n'a pas ça dans ce film...
Dans le premier film, on avait un aspect pseudo fantasy pas toujours crédible, mais un minimum maîtrisé, c’est-à-dire « contenu ». Dans le deuxième, ça tournait autour d’un monstre marin, ce qui n’est pas un démon en soi. Mais ici, c’est tellement bordélique qu’on ne fait plus la différence entre la réalité et les illusions. On n’a aucune idée de la manière dont les vrais/faux sorciers s’y prennent, ni d’où sort ce singe géant. Il a des tas de choses incompréhensibles dans les films adaptés de Tolkien par exemple, mais ça reste de la fantasy, cet univers a ses propres règles. On n’invente pas la réalité.
Il aurait fallu choisir entre un vrai film de fantasy pleinement assumé ou rester dans la même veine que le premier film. Les effets spéciaux, les décors, les costumes, la chorégraphie des combats auraient excusé les faiblesses du jeu des acteurs et les grosses lacunes scénaristiques.
Tsui Hark a succombé aux sirènes du sensationnalisme quitte à couler le film. Ce n’est pas comme ça qu’il atteindra l’illumination.