(Critique V2)
Bizarre, il me semblait l’avoir vu plus que ça. Peut-être que malgré les prouesses techniques des équipes de Jim Henson (marionnettes et animatroniques sans fils apparents, décors détaillés et colorés, immersion très poussée), la musique de Trevor Jones qui évoque le renouveau et l’aventure, et l’univers assez poussé, peut-être que je trouve le plot twist grillé dès le départ et que je vois bien plus de défauts qu’avant (notamment le coup de la prophétie, qui peut faire souffler le spectaculaire fatigué de cet usage dans les films).
Bien que je remarque mieux le manichéisme et ses détails (les Skesis ont des motifs griffus, pointus, crochus, tandis que les Mystiques en ont des plus courbes et calmes), je remarque aussi certaines synchronisations labiales pas terribles chez Jen et Kira (leurs bouches ne bougent pas des fois quand ils parlent), ou d’autres effets spéciaux inégaux dont une explosion qui e mal sur fond vert. Idem pour certains character designs (Hogra est juste affreuse alors que c’est censée être une sage, par exemple).
Peu de choses à dire sur Jen et Kira. À part que la fille est un peu une princesse Disney parlant aux animaux, mais elle est plus proactive que Jen, qui est plus élève des Mystiques et joueur de flûte transporté malgré lui dans une aventure pour sauver le monde et rétablir l’équilibre (trope classique).
J’avais oublié cependant que ce film peut faire assez peur par moment, exemples : avec ses Skesis qui bannissent le Chambellan en arrachant ses vêtements et ce dernier crie de terreur. Ou quand les gardes aux allures de crabes préhistoriques vont kidnapper des proies pour leurs maîtres ou tuer des compagnons de Kira.
Et bien que j’ai parlé de manichéisme et de plot twist prévisible, cela contribue à l’idée de renaissance d’un monde en perdition tombé en désuétude suite à un millénaire de tyrannie des Skesis. Ces êtres se vautrent dans le luxe et la débauche, et ne maîtrisent les technologies que pour asservir les autres et voler leurs essences. Tandis que les Mystiques sont leur contrepartie : ils sont sages, calmes, humbles et maîtrisent les sciences pour communiquer avec la nature et leurs prochains.
C’est pour ça qu’ils retournent auprès du Crystal (une améthyste géante visiblement) pendant le prochain alignement de planètes – t’as vu : encore un trope surutilisé – pour rencontrer les Skesis et participer à la renaissance de leur monde avec l’aide de Jen, même si celui-ci n’est pas le héros le plus fort du monde. Il était juste là au bon endroit au bon moment.
Encore une fois, ce sont plus la musique de Jones et l’univers très travaillé (avec les animatroniques des méchants) de Henson plus que les héros qui donnent à Dark Crystal ce côté « bijou doré de la fantaisie », apportant son éclat de cristal au genre déjà très prolifique dans les années 80 et au-delà.