Le film commence par une dispute entre l'architecte Dardamelle et son épouse, laquelle lui annonce qu'il est cocu.
Marcel Pagnol s'empare de la pièce de théâtre du dénommé Emile Mazaud et il écrit le scénario et les dialogues du film d'Henri Verneuil. Que doit-on à Pagnol de l'adaptation dans ce qui prend d'emblée la forme d'une comédie provençale? Une certaine verve bien identifiable et quelques dialogues spirituels de son cru probablement.
Le "concept" de cette comédie théâtrale est de prendre à contre-pied le modèle du mari cocu. Dardamelle, loin de cacher son déshonneur, en fait la publicité, jusqu'à indisposer son entourage, afin de faire porter le discrédit sur l'épouse adultère et son amant. Le film joue constamment de ce paradoxe, et si certains textes sont amusants, il en est d'autres, Pagnol ou pas, qui sont balourds ou redondants et qui relèvent du mauvais vaudeville.
Le troisième acte est franchement mauvais, voire grotesque, avec ces scènes de carnaval dans la ville et ce monologue final du mari cocu qui prétend à l'émotion (analogue aux reproches du fameux boulanger de Pagnol adressée à sa femme fautive), discours qui fustige la femme volage dans un esprit patriarcal et surtout sans faire la moindre allusion aux écarts conjugaux des maris en général...
Le couple Fernandel-Jacqueline Pagnol n'est pas convaincant. De telle façon que les deux rôles les plus réussis sont secondaires: celui de Pauline Carton, en domestique ébahie par la situation, et celui de Saturnin Fabre, en médecin aliéniste dépêché au chevet du mari cocu.