La comédie de René Clair illustre un fantasme courant, celui d'avoir la faculté de connaitre par avance les incidents ou évènements du lendemain. Et, parce que le héros est un journaliste un peu trop ambitieux et avide d'exclusivités, la comédie se transforme en fable, démontrant les dangers, du moins les contingences secondaires déplaisantes, qu'il y a à savoir et à manipuler le futur.
Le sujet est ludique et son contenu surnaturel offre des perspectives amusantes. Cependant, le scénario n'est guère imaginatif et décline quelques situations attendues (Larry s'enrichit sur un champ de courses en jouant les chevaux gagnants) Et puis, la mise en scène parait manquer d'extravagance et même de personnalité (on ne retrouve pas ici la patte et le sens poétique de René Clair) à l'image de son interprète principal. C'est peut-être, du reste, la composition insuffisante de Dick Powell (Cary Grant était envisagé), trop lisse, trop sage, qui déteint sur le film. Tandis que les seconds rôles (parmi lesquels l'étrange vieillard qui offre à Larry les nouvelles du lendemain) sont un peu faibles.
Les dernières scènes sont sans doute les plus réussies parce qu'au moment où Larry tente de déjouer sa mort programmée, en une heure et en un lieu précis, la mise en scène dynamise enfin l'action.