Road-trip sentimental dans l'Etat de New-York, Broken Flowers a tout pour plaire sur le papier: Jim Jarmusch + Bill Murray, c'est déjà suffisant pour en convaincre plus d'un.
L'histoire de base est toute simple. Don reçoit une lettre anonyme lui révélant qu'il a un fils de 19 ans quelque part et, poussé par son ami et voisin Winston, il part à la rencontre de ses ex's pour découvrir qui est la mère de l'enfant.
Comme toujours avec Jarmusch, la musique joue un rôle primordial et comme toujours avec Jarmusch, c'est un sans-faute. Le réalisateur remet au goût du jour l'éthio-jazz et en particulier les morceaux de Mulatu Astatke. On reconnaîtra notamment Yegelle Tezeta, samplé par Nas et son pote Damian Marley Jr. sur leur titre As We Enter et Yekermo Sew fait figure de thème musical principal. Ajoutez à ça quelques touches de Marvin Gaye, The Allman Brothers Band et The Brian Jonestowne Massacre, et vous avez une B.O. en béton armé.
Le film est plutôt agréable dans l'ensemble. Il recèle des perles d'humour auxquelles le jeu minimaliste de Bill Murray n'est pas étranger. Très vite, on entre dans la peau de son personnage, on adopte son mode de pensée et on réagit au spectacle auquel il assiste avec le même détachement en se demandant comment il a fait pour atterrir dans un tel endroit. Le film est finalement une série de sketchs, chaque ex étant drastiquement différente, tout en conservant un fil rouge au niveau de l'humour de situation.
Malheureusement, le film ne décolle jamais. Si on rit aux éclats par instants, on doit aussi faire avec des ages à vide. C'est le revers de la médaille de ce jeu minimaliste que je vantais plus haut. S'il permet de nous faire rire, il entraîne aussi quelques scènes où on s'ennuie tout autant que Don, le protagoniste.
Le bilan est tout de même positif, avec un film qui est donc porté par un Bill Murray en forme, un humour qui marche bien et une B.O. d'une qualité irréprochable. Un film qui n'est pas inoubliable mais qui se laisse regarder aisément.