David Lynch au sommet de son art.
Après l'expérience désastreuse de "Dune", David Lynch revient à ses véritables obsessions avec ce qui s'avère un de ses meilleurs films, à une époque où le cinéaste parvenait à tenir son intrigue jusqu'au bout sans jamais perdre le spectateur, ni renoncer à ses délires labyrinthiques qui lui sont chers. Sur une trame typique du film noir (avec jeune privé curieux et plein d'illusions, femme fatale, bad guys déglingués et petite amie immaculée), Lynch gratte le vernis d'une Amérique puritaine tout droit sortie d'un Disney, colorée et inoffensive, et laisse apparaître au grand jour les névroses et les perversités de ses personnages, accouchant d'une relecture trash et fascinante d'"Alice au pays des merveilles", où son jeune héros incarné par Kyle MacLachlan, telle l'héroïne de Lewis Carroll, plonge dans un univers étrange et décalé, et devra choisir entre un monde séduisant et sensuelle mais dangereux, et un autre beaucoup plus rassurant et lumineux mais décidément trop beau pour être honnête.