En proie à des rêves à mi-chemin entre lubies sensuelles et cauchemardesques, Séverine rêve d'ailleurs, malheureuse dans son couple avec un fiancé qui a pourtant tout de l'homme idéal. En ant le seuil de chez Mme Anaïs, elle devient Belle de Jour, nouvelle recrue d'une maison close de luxe, un moyen d'assouvir ses pulsions oniriques de 14h à 17h.
Le film maintient le spectateur dans un curieux équilibre entre deux réalités et n'hésite pas à saisir le rêve d'une manière crue et surréaliste, tout autant que les fantasmes bien réels des clients de Mme Anaïs. Ainsi, fouet, boue et menaces se mêlent aux pratiques sadomasochistes et à une cérémonie nécrophile. Ainsi, le rêve se mêle à la réalité.
Pour jouer la bourgeoise distante et froide qui assumera pleinement son attraction pour le plus vieux métier du monde, Catherine Deneuve, qui remplit parfaitement ce rôle complet et complexe.
Si ce film se confronte à la psyché humaine, ici féminine et bourgeoise, il ne prétend donner aucune clé de compréhension, au bonheur ou à la déroute des spectateurs. Elle est plus un prétexte à l'esthétisme du film, avec des scènes rêvées dignes de tableaux surréalistes ou mythologiques et que servent les tenues d'Yves-Saint-Laurent.
Enfin, Belle de Jour joue avec le sens du détail ainsi qu'avec le temps, donnée à laquelle échappe le rêve : la disponibilité de Séverine, qui lui vaudra son surnom ou le retentissement des cloches de la calèche, en ouverture et fin.