Belle de jour par Momodjah
Belle de jour, c'est la critique d'une bourgeoisie qui s'ennuie, qui cherche à sortir de l'ordinaire, qui veut un peu d'exaltation, qui brave les interdits mais c'est surtout l'exploration des fantasmes d'une femme. Bunuel nous montre alors comment une femme tourmentée parvient à explorer les méandres de sa conscience et de son subconscient en se prostituant. Paradoxalement, ses aventures agères lui permettent de mieux se connaître, de se découvrir et ainsi, de trouver une certaine sérennité.
Le film illustre également une dissociation possible du plaisir et de l'amour spirituel, mais à quel prix ? Evoluant au milieu d'un parfum de tragédie, notre héroine repousse les limites de la morale, ses propres limites. Des questionnements religieux et éthiques demeurent omniprésents mais ils ne viennent à aucun moment dicter une conduite morale, me semble-t-il, ce qui s'avère bien plus percutant.
D'autre part, les scènes de rêves participent à un décalage où le spectateur se trouve face à une représentation surréaliste avec des dialogues dignes de l'Absurde. Brillant !
En définitive, Belle de jour est un film qui fait réfléchir, avec un ton décalé, incisif et juste. Et puis que dire de Deneuve ... si ce n'est « magnifique ».