Au bonheur des dames par inspecteurmorvandieu

Au moment où le petit commerçant Baudu fulmine contre la concurrence d'Octave Mouret, créateur innovant et ambitieux du grand magasin Au bonheur des dames, Denise Baudu, la nièce, arrive à Paris et devient vendeuse chez Mouret.

André Cayatte fait tenir le roman de Zola dans un film d'1H20. Cette concision qui resserre l'action a aussi pour effet de réduire l'épaisseur et la complexité des personnages, les premiers et encore plus les seconds, de les rendre univoques.


Michel Simon versus Albert Préjean: André Cayatte réalise un polar des affaires, un polar commercial où les adversaires imaginent des coups tordus pour affaiblir le rival. Mais en définitive, ni le commerçant poujadiste avant l'heure Baudu, ni le précurseur du discount en grand Mouret ne sont fustigés pour ce qu'ils sont.

Curieusement, le sujet de Zola rencontre l'idéologie pétainiste de l'époque, laquelle prend la défense du petit commerçant suivant son discours réac, tout en applaudissant aux résolutions finales et aux initiatives de patron paternaliste qu'est Mouret. Et s'il y a un personnage honni dans le film, c'est bien l'usurière jouée par Suzy Prim, qui joue un camp contre l'autre. Pour la touche d'humour, on peut encore une fois compter sur Tissier, en directeur du personnel ébahi par les inventions commerciales de son patron Octave Mouret.


Adossé à une précieuse reconstitution en studio d'un quartier de Paris et d'un grand magasin, le film est conforme à une certaine qualité française: réussi formellement mais insuffisant dans l'adaptation littéraire. Cayatte s'y colle mais ça aurait pu être un film d'Autant-Lara, de Christian-Jaque ou d'un autre.

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le 2 avr. 2025

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