Star est une ado perdue dans une famille pauvre, des parents irresponsables qui se bourrent la gueule. Elle élève quasiment seule ses deux jeunes frangins sans moyen de s’évader. Quand un bus mené par Shia Labeouf arrive dans sa ville et lui propose un siège pour un road-trip dans le midwest ricain, pour vendre des magazines, faire la fête, et devenir libre.
Un road-trip de 2h43 qui e, pouf, comme ça. Un genre de Sur la route 2.0, qui nous emmène avec lui dans ce bus pour y vivre les mêmes choses de Star. Voyage au cœur d’une Amérique sale et désespérée, critique de la société contemporaine complètement viciée, ode à la vie nomade, à cette tribu de jeunes qui la rejette pour créer sa communauté.
Son Prix du Jury à Cannes, on n’a pas besoin de se demander comment la réalisatrice, Andrea Arnold, l’a eu. A cause de son duo d’acteurs incroyable, entre Shia Labeouf qui démonte comme il le fait depuis qu’il s’est tiré de Transformers, et surtout, surtout, Sasha Lane, dans son premier rôle, omniprésente sur l’image, et qui porte son nom – Star – à merveille, du coup. Et puis tous ces seconds rôles, quasiment tous des amateurs, qui déboitent de crédibilité.
Et puis, il y a la caméra. Format 1 :33 étriqué (4/3 pour les nazes, coucou les nazes), qui nous rapproche des personnages filmés en sublimés, en lumière naturelle, dans ce bus étroit qui parait, avec ce ratio, bien plus grand que si Michael Bay l’avait filmé en scop. Et pi lui, il l’aurait fait pété, et ça aurait été cool aussi, mais pas dans le même genre.
American Honey, ça défonce. C’est pas pour tout le monde, surtout niveau idéologie, mais c’est une vraie expérience de vie, un peu comme Boyhood (en plus c’est la même durée). 2h43 d’évasion et de liberté.