C'est l'histoire d'un reniement, celui de Fulvio, prisonnier politique italien tout juste libéré qui, sitôt retrouvé la quiétude de sa famille aristocratique, sent ses convictions chanceler. S'agit-il d'ailleurs d'un reniement de ses idées républicaines ou d'un renoncement, par lassitude ou par impuissance?
En évoquant les hésitations de Fulvio et son état d'incertitude idéologique, les frères Taviani filment en quelque sorte une "tempête sous un crâne". Mais c'est en des termes parfois obscurs, au coeur d'un récit antinaturaliste tout en allégories et métaphores. A tel point que l'errance de Fulvio, dans cette Italie du début des années 1800, apparait bien moins réelle qu'onirique. Avant tout, l'action et les rencontres du personnage de Marcello Mastroianni semblent des représentations de sa pensée.
Reste que la réflexion politique, pour singulière qu'elle soit dans la forme, ne nous atteint guère; elle se dilue dans une mise en scène étrange, dans une dialectique souvent déroutante auxquelles j'aurais préféré finalement, sans nier la qualité artistique du film, une approche plus rationnelle.