La critique a tellement écharpé Judd Apatow lors de ses premiers films que le réalisateur/acteur/scénariste/ producteur que son style originellement potache a dû évoluer.40 ans, mode d’emploi est emblématique du nouveau cheval de bataille d’Apatow: la comédie hybride où on met de la sociologie, des petits drames existentiels et du dialogue ultra-bavard. Ce qui me tarabuste donc dans ce film, c’est une comédie qui s’éparpille en voulant trop en raconter. La matière première du film, c’est la relation de couple quadragénaire depuis peu avec leurs deux filles.Rien qu’avec leur façon d’apprécier cet âge de la vie, au milieu de leurs problèmes financiers ou professionnels, de mini-crises internes, suffisait à faire un film déjà très convenable. C’était sans compter sur l’ajout des belles-familles problématiques ( même si ça sert à comprendre que ce point commun rapproche le jeune couple); des situations professionnelles délicates ( où jaillit encore une symétrie dans les galères mêmes si une boutique et signer des artistes, c’est différent); et les engueulades entre parents d’élèves ( plus meublantes que drôles). Cela n’est pas désagréable à suivre mais la surenchère et les effets ( plus ou moins aboutis) l’emportent. On conçoit qu’Apatow, issu du monde du stand-up tout comme un certain Woody Allen ( tiens, tiens), veuille prouver sur d’autres registres en n’oubliant pas son « pedigree ».On sent que le cinéaste a des aptitudes pour mettre du drame dans le rire, mais est-ce vraiment son violon d’Ingres? Personnellement, j’en doute et suis plutôt nostalgique de son cinéma barré et subversif.Considérant qu’une autre partie du public d’Apatow apprécie son nouveau style ( et qu’il rallie donc des gens ne pouvant pas le er), son repositionnement est plutôt malin. Or faut-il plaire au plus grand nombre où se contenter de ce qu’on a? Vous avez quatre heures.????