Comme pour souligner son attachement aux petit geste, au détail bref mais riche de sens, Toyoda choisi ici de placer une scène de café dans chacune de ses histoire. Un artifice, un gimmick ? Tout le contraire.
C'est l'essence du style narratif de Todoya, les grands problèmes, notre mode de vie, se dévoile tant les petits gestes, les détails. Du coup on retrouve ce style narratif ultra-efficace—et ô-combien difficile—de l'ellipse que révèle tout. Pas de grand discours sur le couple, sur les sans abri, l'amitié ou l'argent, juste des petits scènes qui nous font tout ressentir. Et paf en 10 pages on a tout ressenti. Drôles, absurde, touchantes, beaucoup plus sérieuses, il y a tout, mais toujours court, toujours par petite touche. Tout n'est pas parfait, certaine sont un peu grandiloquentes, mais ce n'est jamais raté et les meilleurs sont absolument géniales.
Et le dessin, le dessin… Il y a d'un côté ce «beau» trait fermé, assez stricte, maitrisé, les tramages subtils, les décours fouillés et souvent aussi détaillé que les personnages (pas du vulgaire arrière plan !). Une tradition qui fait recette dans le manga, mais qui donne parfois un côté strict, froid. Sauf que Toyoda donne un vent de liberté à tout ça, en se permettant une liberté de mouvement, des expressions faciales géniales. Le cadre aussi, surtout, à en faire pâlir les plus grands réal', il traduit toujours parfaitement la dynamique de la scène.
À consommer sans modération, par petit bout ou à dévorer tout entier. Toyoda a explosé l'année dernière en avec Googles (grâce à Casterman Écriture), et c'est une très bonne chose !
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