Hermann fait vraiment partie des auteurs et dessinateurs que j'affectionne énormément. Très (trop ?) tôt, j'ai pu feuilleter Comanche, Bernard Prince, et Jeremiah. Le monde post-apocalyptique qu'il nous dépeint a ceci de génial qu'il ne cherche a priori jamais (je ne les ai pas tous lus) à lui donner de cohérence. Chaque épisode suffit à sa peine et nous emmène parfois très loin de celui qui le précédait ou de celui qui le suivra.
Ici, c'est l'ambiance grand-guignol qui m'a profondément remué. Les nains sont absolument dérangeants et leur traitement, qui oscille entre celui de reclus chétifs et dociles quoiqu'inquiétants et celui de monstres hostiles quoiqu'amusants, sème le trouble en permanence. L'ensemble de l'album m'a donné l'impression d'un cauchemar dont on a l'impression de pouvoir sortir facilement et qui n'offre en définitive aucune issue.
Réalisation très aboutie, alors même qu'un des personnages principaux (Kurdy) en est absent. Dans la lignée des meilleurs épisodes de cette série.