Avec Sunbathing Animal, Parquet Courts nous fait revivre les grandes heures du post-punk tout en y insufflant la crasse héritée du garage. Instantanément, l'album nous évoque les guitares de Television avec Bodies Made of, dont le motif pourrait nous faire penser à See No Evil. Ensuite, sur le reste de l'album, on navigue entre les Cramps, notamment sur Black And White avec son riff punk sans toutefois être explosif, Joy Division, dont on ressent l'influence aussi bien dans les rythmiques (cf l'interlude Up All Night) que dans les atmosphères noires instiguées ça et là par une basse lancinante surmontée de guitares électriques distordues (cf She's Rolling que l'on pourrait rapprocher d'une chanson comme Day of the Lords) ou encore le Velvet Underground au travers d’expérimentations sonores saugrenues comme le solo d'harmonica étouffé sur She's Rolling ou la guitare du très bourrin Sunbathing Animal, sans négliger les New York Dolls pour la hargne qui teinte parfois le disque.
Non sans brio, Parquet Courts, originaire de Brooklyn, remet finalement au goût du jour ce qui a pu se faire de mieux sur les scènes new-yorkaise et mancunienne dans les seventies, grâce à ses titres mêlant habilement instrumentales garage et post-punk et son chant à la croisée des chemins de Damon Albarn, Ian Curtis et Howard Devoto.