Les albums faisant suite au chef d'oeuvre d'un groupe se répartissent selon deux catégories:
-Ceux qui sont à la hauteur de leur illustre aîné (à titre d'exemples, on peut mentionner Kid A (Radiohead), Wish You Were Here (Pink Floyd) ou encore Sgt Pepper's Lonely Hearts Club Band (The Beatles))
-Et ceux qui déçoivent l'attente nourrie par la parution du chef d'oeuvre.
Sans être un mauvais disque, The Great Escape, sorti seulement un an après Parklife, appartient (malheureusement) à la deuxième catégorie. Quatrième album du quatuor londonien, il ne déroge pas au style Britpop déjà développé dans les trois albums précédents du groupe (Leisure, Modern Life Is Rubbish et Parklife). Et c'est là que réside tout le problème. Bien qu'il nous serve des hymnes (Charmless Man, Country House) repris en chœur par des hordes de Britanniques amassés dans des stades, The Great Escape ne parvient pas à apporter quelque chose de véritablement neuf à la musique de Blur (si on fait abstraction de l'excellent The Universal). Et ce ne sont pas les pseudo-expérimentations aux sonorités de fête foraine (n'est pas Being for the Benefit of Mr Kite!, qui veut) qui viendront embellir le tableau présenté par Damon Albarn et sa bande. En effet, l'album finit par traîner en longueur (presque une heure) et par nous faire oublier son démarrage en trombe.
Il est de rigueur de le répéter, The Great Escape n'est pas un mauvais disque. Il s'agit même plutôt d'un (très) bon disque... pendant 30 minutes. La demie-heure ée, l'album n'est plus qu'un long enchaînement relativement hasardeux (pour ne pas dire bordélique) de chansons sans grand intérêt. D'ailleurs, Albarn reniera lui-même le disque pour cette raison (tout comme Leisure).
En définitive, là où Parklife marquait un grand coup et venait se hisser tout en haut de l'édifice Britpop (au-dessus de (What's the Story) Morning Glory?; désolé Noel et Liam), The Great Escape n'est qu'un album profondément inégal qui s'épuise à mi-parcours.