Si je devais un jour ne sauver qu'un seul et unique disque, qu'une œuvre, ce serait celle-ci, mais attention dans cette interprétation uniquement.
Karl Böhm donne à ce requiem, au moyen d'un rythme lent, une solennité magistrale par rapport à d'autres interprétations. Je me souviens de l'avoir écouté à Aix en Provence par une formation polonaise, j'avais l'impression d'écouter du Vivaldi, ou que nos amis polonais ne voulaient pas rater leur avion de retour...
Il y a dans le requiem de Mozart (et/ou qui que ce soit d'autre qui y a contribué) une entièreté des sentiments qui touche au plus profond de l'âme.
Je me souviens de cette nuit en Thaïlande ou allongé sur mon lit, effleuré par la douce caresse de l'air brassé par le ventilateur au plafond, je me suis laissé emporter par le Requiem tout entier. Merci Böse, merci l'iPod pour avoir permis ce moment improbable.
J'ai fait découvrir ce Requiem à une chinoise qui n'était pour le moins pas habituée à la musique classique occidentale. La réaction a été ionnante. Tout d'abord étonnée, puis mal à l'aise, en tous cas insensible, elle m'a avoué quelques jours plus tard, qu'après plusieurs écoutes, elle avait pleuré devant tant de beauté. C'est la magie du génie de la musique.