Radio
6.4
Radio

Album de LL Cool J (1985)

Le moment où le rap a mis un ghetto blaster sur l’épaule et a cassé toutes les vitres du game

Ce premier album ? C’est pas juste un début de carrière.

C’est une déclaration de guerre sonore.

Le gamin a 17 PIGES, il rappe comme si sa vie dépendait de chaque syllabe, et derrière lui, t’as Rick Rubin qui balance des beats minimalistes façon tapage de table de cantine sur un tremblement de terre.


C’est le premier album de Def Jam, mec. C’est L’ACTE DE NAISSANCE DU RAP MODERNE.

LL arrive en hoodie Kangol, en baskets Adidas, torse nu comme s’il s’était trompé de sport, et il te dit calmement :


"I can’t live without my radio."

Et tu le crois.


🎧 TRACK BY TRACK


1. I Can’t Live Without My Radio

⭐ Note : 9/10


OUVERTURE MYTHIQUE.

Un beat aussi simple qu’une brique dans la gueule.

LL balance des lignes comme des uppercuts :


"My radio, believe me, I like it loud / I'm the man with the box that can rock the crowd."


C’est brut, sec, autoritaire.

C’est le son du Bronx sur batterie.

Pas d’instru clinquante, pas de gimmick : juste du feu et du charisme.


2. You Can’t Dance

⭐ Note : 6/10


Un petit délire moqueur.

Il te parle du mec qui veut danser et qui s’humilie en soirée.

C’est drôle, mais très mineur.

Un moment léger dans un album qui écrase tout, donc il fait office de récré.


3. Dear Yvette

⭐ Note : 7.5/10


Lettre ouverte à une meuf pas très catholique dirons-nous.

Le ton est mi-marrant, mi-cruel.

Un classique du rap de story-telling provoc’ pré-2 Live Crew.

Aujourd’hui ? Ça e pour une mixtape de collège insolente.

En 1985 ? C’était littéralement du rap porno light.


4. I Can Give You More

⭐ Note : 5/10


Tentative de son lover.

LL veut nous montrer qu’il est aussi un romantique… Sauf qu’il a l’air d’un bodybuilder qui lit un poème.

La prod est molle, le texte cheesy.

Tu sens qu’il prépare le terrain pour I Need Love dans le futur, mais là, ça part en slow jam de garage.


5. Dangerous

⭐ Note : 8.5/10


Un égotrip comme on les aime.


"LL Cool J is hard as hell / Battle anybody I don't care who you tell."

Le mec se présente comme le Mike Tyson du mic.

Flow rapide, agressif, sûr de lui.

Le beat est une enclume, les punchlines claquent.

C’est pas juste du rap, c’est une intimidation sonore.


6. Rock the Bells

⭐ Note : 10/10


LE TITRE ULTRA LÉGENDAIRE.

Tu veux savoir ce qu’est un CLASSIQUE BANGER des 80s ? C’est ÇA.

Le cowbell est devenu immortel à cause de ce track.

LL est en furie. Il kicke comme s’il allait exploser.


"LL Cool J is here to stay / And all the critics said, 'No way.'"


C’est l’hymne du MC en mission.

Un des plus gros classiques de toute l’histoire du genre.


7. I Need a Beat

⭐ Note : 8/10


Premier single.

Encore une masterclass de beat simple et efficace, flow percutant, et énergie de buffle.

Tu sens que Rick Rubin avait compris la formule : laisse le MC gueuler, et que le beat le pousse au crime.

C’est pas raffiné. C’est PAS CENSÉ L’ÊTRE.


8. That’s a Lie

⭐ Note : 6.5/10


Track semi-concept : LL balance des mensonges que tu racontes dans la vie, et il les démonte un à un.

Style : "J’ai pas pété / C’est pas moi / J’ai payé ma part / J’aime ta mère" → "THAT’S A LIE!"

Ça groove bien, c’est marrant, mais moins percutant que le reste.


9. You’ll Rock

⭐ Note : 6/10


Track filler mais pas honteux.

Un peu générique, un peu répétitif, mais dans l’ambiance.

Tu sens que c’est juste là pour te maintenir chaud jusqu’au prochain uppercut.


10. I Want You

⭐ Note : 4/10


Morceau love naze.

Tentative maladroite de flirt en mode thug romantique.

Ça fait tâche entre deux claques hardcore.


T’as LL qui dit "je t’aime", et t’as juste envie de lui jeter un haltère pour qu’il redevienne fou furieux.


🧠 Verdict final

📀 NOTE GÉNÉRALE : 8.5/10

Radio, c’est pas un album poli. C’est pas poétique. C’est pas diversifié.

Mais c’est une déclaration d’existence.

LL est jeune, affamé, arrogant, et il rappe comme si sa vie en dépendait.

Rick Rubin invente le rap rock sans les guitares.

Et Def Jam commence ici.


C’est l’origine du MC superstar.

LL est le premier à incarner ce mélange de rappeur, lover, brute, entertainer… Et t’as beau le critiquer, il est encore là 40 ANS APRÈS.

9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Une histoire du rap

Créée

le 14 avr. 2025

Critique lue 7 fois

Virgil-Miouz

Écrit par

Critique lue 7 fois

Du même critique

L’album qui a fait rentrer le hip-hop dans la maison des Blancs... en foutant le feu à la moquette

C’est pas un album, c’est une révolution sonore en Timberland.C’est l’instant où le rap a dit :"On veut pas juste être écoutés. On veut être ENTENDUS. SURTOUT PAR LES BLANCS. SURTOUT FORT."Et tu sais...

le 14 avr. 2025

2 j'aime

Le rap qui a mis du gel dans les cheveux et un synthé dans la poche arrière

Whodini, c’est un groupe à part dans la scène rap early 80s. Là où d'autres kickaient des rimes sur les galères et les battles, eux sont arrivés avec des refrains chantés, des beats électroniques, et...

le 14 avr. 2025

1 j'aime

“Lemonade” – Beyoncé presse des citrons avec un marteau-piqueur

Encensé, sanctifié, brandi comme l’album féministe ultime, un uppercut artistique, un cri du cœur mis en musique… et tout ça parfaitement marketé.Il a suffi que Beyoncé casse une voiture en slow...

le 10 mai 2025