On ne peut pas dire que je n'aimais pas la Mano Negra contrairement à la paëlla. J'ai toujours eu une aversion pour ce plat au riz jauni où baignent nues les moules, croyez-moi. Je n'ai rien contre les moules ceci-dit !
La Mano Negra, c'est autre chose. Un collectif né de la banlieue parisienne qui semait un bordel festif où qu'il ait, mélangeant tous les genres musicaux possibles sur des rythmes endiablés. Ça changeait sacrément de ce qui coulait du robinet du Top 50, émission hebdomadaire du samedi soir qui donnait l'air d'être devenue une institution alors qu'elle reflétait avant tout les goûts des français moyens, en gros.
Puta's Fever, c'est comme une paëlla qui chauffe les moules et fait dresser les crevettes dans la danse. Une fête où se rencontrent hispanophonie, anglophonie, francophonie et arabophonie. Un gig studio où se croisent rock, punk, salsa, reggae et j'en e. Les titres s'enchaînent sans aucun temps mort.
La première moitié du disque est un peu meilleure que la seconde je trouve, avec le temps, du générique d'introduction "Mano Negra" jusqu'à "Pas Assez De Toi" disons, car plus loin, dès "Guayaquil City" et ses cuivres, il résonne comme une vive nostalgie un verre de pisco à la main motivant à remettre l'album au début. En y repensant, ça a toujours été comme ça depuis 1989. Cette décision de se couper de la seconde partie ne risque pas de plaire à "Roger Cageot" qui n'aurait donc pas l'occasion d'invectiver l'auditeur et ferait louper le feu d'artifice final de "Patchuko Hop".
Au bon souvenir du chahut de la bande à Chao !