Encensée par la presse et présentée dans quelques festivals dont Sundance, "Top of the lake" est la série du moment, celle qu'il vous faut voir à tout prix, une vraie proposition qui a le mérite de ne durer le temps que de sept épisodes de cinquante minutes.
Inspiré par la série "The killing" et conçu comme un roman dont chaque épisode représente un chapitre, "Top of the lake" permet à la cinéaste Jane Campion, épaulée par Gerard Lee au scénario et par Garth Davis à la mise en scène, de retrouver la grâce qui émanait de "La leçon de piano" et qu'elle n'avait jamais réussi à retrouver par la suite, distillant une ambiance crépusculaire et mélancolique, pleine de tristesse tout en offrant des images d'une beauté affolante comme rarement vue sur un écran, qu'elle que soit sa taille.
L'enquête criminelle n'est ici qu'un prétexte pour dresser le portrait effrayant d'une communauté reculée du monde, pour mettre à jour des secrets enfouies et surtout les pires saloperies qu'un être humain est capable de commettre, tout autant que celui d'enfants perdus dont on aura volé la moindre petite parcelle d'innocence et de bonheur.
Contemplative, hypnotique, touchée plus d'une fois par la grâce, "Top of the lake" est une mini-série exigeante, extrêmement lente, proche de l'univers de Dennis Lehane (on pense souvent à "Mystic River"), parfaitement interprétée (mention spéciale pour Peter Mullan) et évoluant dans des paysages magnifiques, mais qui souffre cependant d'axes narratifs pas toujours heureux, d'un nombre peut-être excessifs de personnages et s'attardant un peu trop sur la romance entre l'héroïne et son ex petit ami. Ces réserves mises à part, "Top of the lake" est à recommander chaudement.