À première vue, Orville est une série pas du tout sérieuse. Le pitch de base ressemble à une plaisanterie potache : un capitaine de vaisseau spatial obligé de travailler avec son ex-femme comme commandant en second, alors que celle-ci l’avait trompé avec un extraterrestre. L’épisode pilote semble indiquer qu’on va partir dans une grosse déconnade qui ne pourrait être drôle qu’un temps : une paire de pilotes ultra frimeurs, une chef de la sécurité timide à la force démesurée, et des quiprocos absurdes entre différentes races. Et pourtant, cela tient la route.
La série ne s’encombre pas de réalisme ; pas de problèmes de langue, de logistique, de chaîne de commandement… Mais sous ce prétexte de grosse parodie, elle traite de sujets extrêmement sérieux, et ceci dès l’épisode 2 :
- le traitement des animaux en zoo ;
- le relativisme culturel ;
- les mutilations génitales ;
- l’emprise des religions sur la société ;
- les problèmes moraux dans le cadre de la guerre et du terrorisme…
L’épisode 7 ose même s’attaquer à un thème pourtant déjà traité de manière magistrale par Black mirror, en décrivant une société où l’image des personnes sur les réseaux sociaux remplace toute forme de système politique et judiciaire. Et il parvient à le faire avec succès, en gardant la spécificité humoristique de la série tout en faisant er un petit message.
Ce mélange de plaisanteries légères et de sujets sérieux e plutôt bien. Cela maintient un équilibre permettant d’avoir une série à la fois facile à regarder, pas ennuyeuse, et qui vous fera vous interroger sur des problèmes de société extrêmement contemporains, ceci au moment où vous vous y attendez le moins.