Attention, autant vous prévenir de suite, il est fort probable que, tout comme moi et d'autres, vous ne pigiez rien à The Leftovers. Néanmoins, il est aussi tout à fait possible que vous adoriez ça.
Le pitch est pourtant simple : Un jour, 2 % de la population disparaît subitement et sans raison. 2 %, c'est peu et beaucoup à la fois. Pas assez pour détruire la civilisation et engendrer le chaos, mais suffisamment pour bouleverser la vie de ceux qui restent.
Et c'est justement sur eux que se focalise la série. Pas les disparus, mais ceux qui doivent continuer de vivre avec tous leurs "pourquoi".
Pourquoi est-ce arrivé ?
Pourquoi moi ?
Pourquoi vivre?
Pourquoi s'en soucier?
Et la grande force de la série est de nous mettre dans l'exacte situation de ces "survivants": à savoir une absence totale de repère et surtout une quasi absence de réponses.
A chaque épisode de "The Leftovers", personnages et spectateurs sont engloutis dans une spirale de situations abstraites dans lesquelles ni eux ni nous n'avons de prise.
Pourquoi est-ce bien alors ? Et bien, pour être franc, je ne le sais pas vraiment. Comme beaucoup, j'attends d'une série qu'elle résolve au moins une partie de ses mystères. Les dénouements flous ou incomplets m'agacent (qui a dit Lost?).
Mais dans le cas de The Leftovers j'ai accepté de me perdre. Je ne cherche plus à déchiffrer les codes, je me délecte seulement de cette beauté mystique. Je suis fasciné par ces personnages tellement brisés qu'ils en deviennent envoûtant et comme eux, je me laisse porter par la fatalité.
Je crois que j'aime tellement me perdre dans cette série qu'il m'arrive parfois d'espérer que toutes mes questions restent sans réponse.