Je devrais normalement écrire un gros pavé pour parler d'Uchuu Kyoudai. Notamment pour montrer à quel point Nanba Mutta est un personnage principal extraordinaire à suivre, un héros qui porte l'étiquette inhabituelle d'un adulte à sa trentaine, se lançant dans un rêve, prêt à surmonter la peur de l'inconnu pour une nouvelle carrière. Un homme intelligent, avec ses faiblesses, un lot de malchance compensé par une ion inébranlable, et surtout le soutien de quelques personnes, proches, enthousiastes, ou simplement bienveillants : les piliers de nos vies.
Mais malgré ses 99 épisodes, Uchuu Kyoudai s'arrête après deux années de diffusion, au milieu de nul part. Non pas que l'arrêt soit définitif, il est fort probable qu'Uchuu Kyoudai nous revienne dans le futur, mais l'histoire demande encore tellement plus d'aboutissements que ce qui nous est proposé... on ne peut qu’être déçu devant cet arrêt.
Un sentiment de frustration qui n'est pas aidé par le rythme lent d'Uchuu Kyoudai. Après un début riche en événements, et pour lequel je suis resté sans voix semaine après semaine tant il m’a transporté, l'anime a rapidement changé de rythme pour adopter l'allure d'un escargot. Après une vingtaine d’épisodes, il était clair que ce format n’allait pas s'améliorer, au contraire : flashbacks et détours inutiles, introductions en continu de nouveaux personnages secondaires, insertion d’une mini-série pour enfants «Mr. Hibbit». Au final, les épisodes se sont raccourcis pour durer à peine plus d’un quart d’heure. Une petite dose hebdomadaire peu mouvementée, lancinante jusqu’à provoquer le dégoût, ou en tout cas le désintérêt, à plusieurs reprises.
Mais malgré ce revers, malgré l’ajout de personnages douteux et stéréotypés au détriment d’un personnage principal attachant, Uchuu Kyoudai a tout de même réussi à développer son propre monde, et à tisser un nombre conséquent de relations pour le rendre vivant. Qu’ils nous marquent dès leur apparition, comme Sharon, ou qu’ils gagnent lentement notre affection comme Deneil ou même Hibito, Uchuu Kyoudai ne se limite pas qu’à la réussite du héros principal et sait tout de même nous conquérir de plus d’une manière.
Malgré ses hauts et ses bas, cette série est un coup de coeur, qui a toujours eu pour lui ses moments de brillances, souvent discrets et sonnants toujours justes. J’espère qu’Uchuu Kyoudai aura l’occasion de m’en montrer davantage, suffisamment pour que je reprenne cette critique qui n’en dit que bien peu sur une série qui m’a fait ressentir beaucoup. Avec un peu de chance, le vide se comblera.