Six pieds sous terre
8.1
Six pieds sous terre

Série HBO (2001)

Voir la série

You can't take a picture of this. It's already gone.

Avec les Sopranos et The Wire, Six Feet Under appartient à cette triade dorée de la chaîne câblée HBO qui a irrémédiablement métamorphosé le paysage audiovisuel. Les Sopranos ont démontré que dans la forme et le fond une série pouvait tutoyer le cinéma, The Wire que le format permettait de développer un sujet avec une richesse et une profondeur unique. Six Feet Under, quant à elle, a été la première série drama à vraiment mettre au tout premier plan ses personnages ; il ne s'agit plus d'avocats, de policiers, de docteurs mais avant tout d'êtres humains dont la série montre les relations, les états d'âme, les doutes et l'évolution au fil des ans et des saisons. Six Feet Under est une véritable fresque qui sonde l'âme humaine contemporaine.

Difficile, tour à tour, de ne pas s'attacher puis de ne pas profondément détester Nate, Claire, David, Ruth, Brenda et la foultitude de personnages secondaires qui peuplent les épisodes. C'est une série qui traite avant tout de la mort, de son absurdité et de son inéluctabilité, mais qui fascine les vivants qui l'attendent et la redoutent ; comme les deux faces d'une même pièce quand les fantômes peuplent la résidence Fisher. Elle traite ainsi, avec une justesse d'orfèvre, des relations humaines et de la difficulté à tisser et conserver des liens familiaux, amoureux et sociaux, des espoirs et des déceptions de chacun. Perle d'écriture intelligente, de dialogues ciselés teintés d'humour noir. Surtout, elle nous offre sans doute l'une des plus belles fins de séries, de celles qui marquent au fer rouge, à vie et conditionnent un pan de notre existence. Les huit dernières minutes sont à ce titre d'une perfection absolue.

Il est vrai que la série prend parfois un tour un peu trop soapesque et souffre dans ses dernières saisons du syndrome "toujours plus d'ennuis" avec des arcs narratifs redondants. La première saison reste la plus atemporelle et homogène, en d'autres termes, la plus parlante ; et l'empathie avec les Fischer peut ne peut pas opérer du tout mais SFU restera néanmoins un jalon majeur de l'Histoire des séries et possède jusqu'à présent l'une des meilleures fins.
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Bless me Father, for I have sinned

Créée

le 27 juil. 2011

Critique lue 22.8K fois

294 j'aime

22 commentaires

Nushku

Écrit par

Critique lue 22.8K fois

294
22

D'autres avis sur Six pieds sous terre

Six pieds sous terre
10

Trois hommes et un "coffin"

Près d'un mois. C'est le temps qu'il m'aura fallu pour digérer. Le temps qu'il m'aura fallu pour faire le deuil de "Six Feet Under". Pièce maîtresse de l'oeuvre d'Alan Ball s'il en est. Et pourtant,...

Par

le 28 août 2013

232 j'aime

47

Six pieds sous terre
10

La vie sur Terre

Six Feet Under, c'est peut être la plus belle mise en scène des subtilités de l'âme humaine racontée à la télévision. En suivant les aventures de la famille Fisher et apparentés, Alan Ball nous...

Par

le 12 déc. 2011

178 j'aime

14

Petits arrangements avec les morts

J'écris rarement à la première personne mais sur un morceau comme ça, pas envie de prendre de la distance. Je suis un noob en séries. Vraiment. Jamais le temps de m'y mettre mais c'est pas l'envie...

le 26 avr. 2014

109 j'aime

40

Du même critique

Six pieds sous terre
10

You can't take a picture of this. It's already gone.

Avec les Sopranos et The Wire, Six Feet Under appartient à cette triade dorée de la chaîne câblée HBO qui a irrémédiablement métamorphosé le paysage audiovisuel. Les Sopranos ont démontré que dans la...

Par

le 27 juil. 2011

294 j'aime

22

Thriller aigre-doux

Memories of Murder n'est pas monolithique. Il est certes en premier lieu un polar captivant au rythme parfaitement construit sur la traque d'un serial-killer mais il est aussi fait d'antagonismes...

Par

le 4 mars 2011

226 j'aime

6

Inspacetion

Tout en n'étant absolument pas un irateur de Nolan, bien au contraire, j'attendais avec certaine fébrilité cet Interstellar. Attente teintée d'espoir et de craintes. Ha.... l'espoir frileux et...

Par

le 5 nov. 2014

217 j'aime

36