Sharp Objects
7.6
Sharp Objects

Série HBO (2018)

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Cette série vaut en premier lieu pour les performances d'acteurs assez fantastiques, Amy Adams et Patricia Clarkson en tête. Cette dernière est glaçante, tour à tour cajoleuse, agaçante, sèchement autoritaire, pathétique ou ambivalente, la première totalement hantée par ses démons et son é chaotique.
En meme temps, avec une mère et plus globalement une famille comme ça... Et quand on elargit le champ d'observation à cette petite ville rurale sudiste fière de son é confédéré, aux habitants guère tranquilles dans leurs tronches et surtout désabusés par leurs petites vies monotones où les activités principales sont le colportage de ragots, la médisance et la violence larvée, ça devient carrément compréhensible...


Autour de ces deux protagonistes centraux gravite toute une galerie de personnages aux comportements et etats d'esprit plutôt troubles, voire sombres, voire carrément malsains. Un côté malsain qui imprègne les huit episodes de cette mini série adaptée d'un roman de Gillian Flynn, pas réputée pour écrire des bouquins joyeux ("Gone girl" pour n'en prendre qu'un emblématique).
Et comme pour les autres adaptations visuelles du bonhomme, l'intrigue s'étire lentement en toile de fond, avec en premier plan un traitement des persos au moins aussi important, sinon plus.
En ce sens c'est réussi grâce à des acteurs au diapason, chacun convaincant dans son rôle, du vieux flic local aux mégères vipères du voisinage en ant par l'inspecteur de Kansas City fasciné par Camille, le frère d'une des victimes ou la soeur cadette (Eliza Scanlen) de notre héroïne, autre révélation de cette pellicule.


Tous et toutes sont mis en valeur dans une ambiance délétère et poisseuse qui peut mettre mal à l'aise, avec beaucoup de silences, de plans fixes et de flashs aidant peu à peu à la compréhension du é violent de Camille, l'ayant amené à devenir cette journaliste perturbée et scarifiée, revenue dans sa ville natale pour couvrir et essayer d'élucider deux sales meurtres de jeunes filles, faisant echo à l'assassinat non résolu de sa petite soeur alors qu'elle était encore cheerleader dans son lycée de bouseux.
Il y a maints plans glauques, du cul moite, de la violence fixe, des vomissures sanglantes, des visages sans fards et fatigués, bref toute une palette bien éloignée du monde des Bisounours, qui cadre avec cette histoire malheureuse au twists finaux bien amenés, qui diffèrent légèrement de l'oeuvre littéraire.


La réalisation est bonne mais les longueurs et le début très lent peuvent rebuter et il faut vraiment s'accrocher pour commencer à saisir tous les tenants et aboutissants voilés, et s'immerger dans la moiteur de ce bled aux secrets bien cachés sous le vernis d'une société surannée.


Et pour ceux qui seront allés jusqu'au bout des huit episodes, restez bien jusqu'à la fin de l'ultime générique, sinon vous n'aurez pas le dernier mot...

7
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le 28 août 2018

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Gandalf13

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