Querer
8
Querer

Série Movistar+ (2024)

Une claque douce et nécessaire

Querer m’a profondément touché. J’y suis allé un peu par curiosité, sans trop savoir à quoi m’attendre, et je me suis retrouvé happé par cette série à la fois sobre, tendue et d’une grande justesse. C’est rare de voir un récit aborder avec autant de finesse ce qui se joue dans l’intimité d’un couple, surtout quand il est question de violence conjugale sans coups, sans cris — juste une emprise, un déséquilibre, des années d’invisibilité.


Les performances des acteurs sont exceptionnelles, notamment Nagore Aranburu dans le rôle de Miren, qui incarne avec justesse la complexité d'une femme brisée mais déterminée. Pedro Casablanc, en mari accusé, offre une prestation tout en nuances, rendant le personnage à la fois charismatique et inquiétant


La série réussit à montrer l’indicible sans jamais tomber dans le démonstratif. Tout e par les regards, les silences, les réactions des proches. On est dans le non-dit permanent, et c’est ce qui la rend aussi percutante. Le jeu des acteur·ices est remarquable — en particulier Nagore Aranburu, bouleversante dans sa retenue.


J’ai trouvé les quatre épisodes très cohérents, chacun creusant un angle différent de la situation. Seule réserve sur le dernier épisode, Perdre, qui m’a paru un peu moins fort que les précédents, peut-être parce qu’il s’éloigne de la tension initiale pour entrer dans un après plus diffus, moins tendu, mais nécessaire.


Une œuvre importante, délicate et percutante.


8/10

8
Écrit par

Créée

il y a 4 jours

Critique lue 367 fois

4 j'aime

Simon

Écrit par

Critique lue 367 fois

4

D'autres avis sur Querer

Terreur conjugale

Remarquable série dramatique qui ausculte avec une justesse glaçante les différents mécanismes de la violence psychologique et sexuelle au sein d'un couple marié depuis trente ans. La réalisatrice...

Par

hier

1 j'aime

2

Me too

Radiographie des conséquences de viols conjugaux dans une famille. Portrait tout en nuance d'une prédation installée qui révèle les soubassements du patriarcat.

le 29 mars 2025

1 j'aime

Du même critique

Fleabag
10

Un petit bijou de 5 heures !

Il y a des séries qui, malgré un format modeste, parviennent à marquer l’histoire du petit écran. Fleabag, avec ses 6 épisodes de 26 minutes, fait partie de celles-ci. En tout juste 2h30, Phoebe...

Par

le 4 sept. 2018

4 j'aime

Sortie de virage mal négociée

Il y avait tout pour faire un joli film, un beau petit rouage bien huilé. Mais voilà, certaines pièces ont été mal choisies, d'autres mal assemblées. On retrouve bien la patte de Gondry, cette envie...

Par

le 18 déc. 2015

4 j'aime

Une immersion saisissante dans l’injustice systémique

Steve McQueen est un réalisateur dont le talent ne fait plus de doute, comme en témoignent ses précédents chefs-d’œuvre comme Hunger ou 12 Years a Slave. Avec Mangrove, il poursuit son exploration de...

Par

le 4 mars 2021

2 j'aime