On a tous dans notre entourage un pote ou deux assez géniaux dans les conseils qu'ils vous donnent sur des séries, des bouquins et tout autre plaisir capables de bouffer une partie de votre vie. À se demander s'ils en ont une d'ailleurs pour avoir une telle connaissance !! Et c'est un de ces potes qui m'a grandement recommandé Penny Dreadful à l'époque de la première saison. Autant dire que je me suis jeté dessus.
Et effectivement, la première saison est juste génialissime. Un scénario qui amène parfaitement les personnages, ces derniers étant campés avec une justesse parfaite par une tripotée d'acteurs et d'actrices en état de grâce (certainement la meilleure prestation de Timothy Dalton). La réalisation est plutôt lente mais, compte tenu du scénario, ce n'est pas là un défaut, au contraire, cette lenteur ajoute à l'angoisse et la frustration. Et, peut-être le meilleur du film, la pellicule et la photographie. Somptueux. Un Londres du XIXème parfaitement recréé, un filtre froid emprunt de désespoir, des cadrages parfaitement maîtrisés. Du grand, du bon. On n'est pas dans la nouveauté créatrice ou le génie mais juste dans l'esthétique et le beau.
Puis, peu à peu, arrivent les personnages issus, pour la plupart des grands romans fantastiques du XIXème. Un Dr. Frankenstein torturé à souhait, peut-être le Dorian Gray le plus proche de mon imagination qu'il m'ait été donné de voir, un Dracula qui se révèlera plus tard dans les saisons, etc... Mais ne cherchez pas ici les histoires de ces romans. Non, et c'est là le coup de génie de cette série, les personnages y vivent autre chose, ce qui permet d'en découvrir de sombres recoins, de les approfondir sans altérer leur origine littéraire.
En lisant cette première partie, il semble que je ne puisse tarir d'éloge sur Penny Dreadful. Et pourtant... Le scénario si bien amené dans la saison 1, se retrouve sabordé dès la saison 2 où, cherchant à révéler le é des personnages, és tous plus sombres les uns que les autres, on se retrouve face à des trames scénaristiques élémentaires et sans surprise (certains diraient expédiées) pour injecter ces fameux és. Pire, certaines incohérences commencent à apparaitre, notamment lors des confrontations entre les "gentils" et les acteurs du malin. Et oui, on fonce droit dans une resucée, certes joliment mise à l'écran, du combat éternel entre le bien et le mal avec la venue probable de l'Apocalypse...
Résultat, après une première saison parfaitement aboutie, on tombe dans un fatras beaucoup moins creusé, donnant presque un sentiment de direction à vue. Dommage, cette série aurait pu être un chef d’œuvre d'autant que certains personnages n'ont pas été utilisés complètement (un arrêt de production précoce, peut-être ?) et qu'il y avait encore beaucoup de choses possible à faire et dire.