Pantheon est une série animée qui nous vient des États-Unis et adapte, en deux saisons de 8 épisodes de 40min, une collection de nouvelles de l’auteur américain Ken Liu, assemblant ainsi plusieurs thématiques en un même récit global. Si le cœur du show est axé sur la conscience digitalisée dans le cloud, l’intrigue aborde également le hacking de réseaux, le développement de nouvelles technologies, les complots industriels, ainsi que la réflexion politique et éthique face à l’avènement d’une forme de vie numérique et ainsi l’immortalité. Le scénario possède un fond complexe avec toutes ces notions d’algorithmes et problèmes scientifiques, tout en questionnant la société et la déontologie, à la manière d’un épisode de Black Mirror. Cela dit, en voulant tout expliquer scientifiquement, la série se confronte à des absurdités et pas mal de facilités pour le plaisir d’avoir une trame next-gen.
Et, après une S1 se concluant dans la précipitation sur ses eps 7 et 8, la S2 enquille les excès scénaristiques grossiers et veut traiter trop de variations de son thème central. Les réflexions réalistes sur la nature humaine laissent place à une course de pouvoir entre les intelligences ées et les nations du monde, ant plus de temps dans ce monde alternatif tirant plus vers le Fantastique, dont un finale très méta complexe qui n’est pas du tout mérité au vu de sa mise en place ponctué d’incohérences. Avec ses airs de 2001 et des écrits de Stapledon, cette fin de série étale bien trop d’ambition pour son bien, alors qu’elle aurait gagné à davantage de finesse. Par exemple, l’épisode 7 de la S2 aurait pu s’imposer comme conclusion même à la S1, évitant alors les digressions épisodiques suivantes. Avec son simple saut temporel et l’évolution de la société, il électrise l’imagination dans sa perte de repères et le mariage de divers concepts futuristes fascinants qui auraient même pu tenir en un court-métrage autonome.
Côté animation, c’est de la 2D standard, un peu plus travaillée que les productions hebdomadaires habituelles. On sent un trait inspiré des comics. L’utilisation de la 3D est très simpliste par contre. Les effets visuels sont bien meilleurs lors des affrontements en milieu virtuel (des combats abstraits émulant un RPG), et on apprécie le placement de séquences plus atmosphériques. Le rythme est majoritairement dicté par le côté hard SF de l’auteur, et prend ainsi le temps de développer les scènes. Si l’agencement des différentes nouvelles en une seule intrigue est louable, cela finit par phagocyter le concept majeur de Pantheon. Une saison 1 avec l’épisode 7 de la S2 en conclusion en aurait fait une œuvre quasi-parfaite.