Comme le dirait Oggy : "Brrlrlrlbrbrbrnkrlfllrlrlrrnl "
Oggy est les cafards est, avec South Park, Les Simpsons, et Garfield, une des meilleurs satires sociales en format animé.
Comme dans Garfield, adapté en dessin animé et diffusé dans les mêmes horaires pour les gosses — j'y reviendrai — Oggy est vraiment un gros branleur. Il vit dans un pavillon de banlieue, au milieu de tant d'autres qui sont purement des copié-collés. Les vues panoramiques sur ces agglomérats de maisons américanisées et identiques au possible donnent le ton. Puis, l'action prend place dans le seul lieu que connaît le chat : sa maison. En plus d'être un branleur, c'est un geek et un beauf au physique ingrat poussé à son paroxysme, il e ses journées devant la télé assis sur son canapé à bouffer des chips. On touche déjà le deuxième point le plus drôle ; dans sa grande maison, il n'y a que ça. Que sa télé et son canapé dans sa très grande pièce à vivre, dont certains plans nous montrent le vide. Il a bien une cuisine assez bien meublée, mais il ne s'en sert que pour aller au frigo. La vie fade et consumériste d'Oggy se résume de la télé au divan, de la télé au frigo, puis de la télé à la télé.
Oggy semble parler. Il n'existe pas de langage civilisé dans la série. Les animaux comme les rares humains, brutes sans cervelles, s'expriment dans des aboiements, des postillons, des cris bestiaux et agressifs avec lesquels ils arrivent plus ou moins à se faire comprendre. Et aucun sous-titre pour le spectateur ; du " chant " traumatisant du générique au dénouement, tout n'est que bêtise et incommunicabilité stérile. Seuls les cafards semblent intelligents, lorsqu'ils se concertent dans leur bunker secret, que ce soit le frigo ou le tuyau d'aération. Il en faut peu pour être heureux.
Une fois les péripéties enclenchés, aucune des deux parties, dont on ne sait qui est " gentil " et qui est " méchant " — il vaut mieux ne pas le savoir d'ailleurs —, n'est épargnée par des atrocités gratuites, à la violence grotesque digne de Happy Tree Friends, l'effusion de gore en moins. Si la notion de gratuité prime et que les blessures glauques sont légion, Oggy et les cafards ne se veut pas horrifique de cette manière. Il l'est bien évidemment, c'est son but, par ce grotesque, par cette folie des situations, par tous les mécanismes du rire caricaturés eux-mêmes, parce qu'il est affreusement satirique quant à la société de sur-consommation et de non-communication. Tout ça, bien sûr, sans aucun mot.
Cependant il faudra m'expliquer une chose, une seule toute petite chose : POURQUOI
C'EST DIFFUSÉ
PARMI
DES PROGRAMMES
POUR GOSSES ? !
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