🔴Pour le lecteur pressé, en moins de 3 minutes : https://youtu.be/Y5858xxiTxk
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Il y a parfois des récits qui démarrent correctement… puis restent au point mort. Motorheads qui débarque sur Prime Vidéo n’est pas une série ratée, mais elle semble continuellement chercher le bon embrayage. Tout est là, en apparence : le décor américain qui sent la rouille et l’asphalte, des ados qui traînent leur colère entre les voitures à retaper et les pères à fuir. Et pourtant, quelque chose dérape, doucement mais sûrement. Pas assez pour s’écraser — juste assez pour ne pas vraiment décoller.
Le créateur, John A. Norris, semble vouloir capter une certaine vérité générationnelle. Il y croit. On le sent. Mais la sincérité ne suffit pas à faire vibrer l’image. La mise en scène reste en surface, comme si la caméra hésitait à s’approcher, à s’immerger. On observe, mais on n’entre jamais vraiment. Les plans sont justes, souvent bien composés, mais il manque ce petit déséquilibre, ce tremblement intérieur qui fait basculer un récit vers le réel.
Les personnages, eux, existent. On les comprend, parfois on les devine. Mais ils n’évoluent pas — ou trop peu, trop tard. Comme s’ils étaient englués dans un scénario qui tourne en rond, cherchant un point de rupture qui ne viendra pas. Ce n’est pas une question de rythme (le tempo lent est assumé), c’est une question de densité. On attend que quelque chose s’épaississe, s’alourdisse, et rien ne vient vraiment. Les scènes ent… elles s’installent, s’étiolent, repartent.
Il y a bien quelques fulgurances — un regard, une phrase en trop, un moteur qui refuse de repartir — mais elles arrivent comme des éclairs isolés, sans orage. L’ensemble donne une impression de flottement. Pas désagréable, non. Juste inaboutie. Comme un plan de montage oublié sur un établi.
Au fond, Motorheads n’a rien d’infamant. Elle tente. Elle évite les clichés frontaux. Elle cherche un ton. Mais elle ne le trouve pas vraiment. Tout est un peu trop sage pour être rugueux, un peu trop poli pour être touchant. On referme la série sans rancune, sans colère — et sans souvenir marquant.