Heureusement, il y a un très bon casting.

Pour poser de suite le contexte, je suis à la fois définitivement athée et totalement hermétique à la spiritualité. Autant dire que je suis complètement ée à côté de ce drama.

Déjà, c’est un paradis et un enfer uniquement réservés aux coréens (sud et nord confondus, on ne sait pas) et ça limite un peu l’universalité. Mais bon, pourquoi pas.

Ensuite, ce n’est pas tant la représentation forcément subjective de l’enfer et du paradis qui est en cause ici, ce n’est pas la première fiction à les mettre en scène et on retrouve les éternels clichés de ces univers : le blanc, la pureté et la douceur de vivre d’un côté, le feu, l’obscurité et la douleur de l’autre. Même s’il faut noter qu’un effort d’originalité est fait dans la conception de leur ordinaire quotidien, parfois charmant, parfois drôle, parfois bêtement terre à terre. Mais se retrouver au paradis pour continuer à faire le ménage, la vaisselle, la lessive et nourrir tout le monde, franchement, ça donne pas envie.

C’est pas vraiment un univers religieux pur sucre. Pas de bon dieu distribuant les bons et mauvais points, pas de doigt divin tendu projetant des éclairs vengeurs à tout va, c’est finalement très oecuménique. Cependant, on se coltine régulièrement des séquences moralisatrices et des scènes tire-larmes sur fond de violons larmoyants, ça m’a grave saoulée.

Sur la forme, on va pas se mentir c’est mou, lent, soporifique. Malgré un premier épisode intéressant qui pose bien les bases, avec des personnages haut en couleur, la suite stagne longtemps sur les retrouvailles ratées du couple principal, entouré de quelques personnages qui leur sont plus ou moins proches. Tout ce petit monde s’entremêle au gré de diverses péripéties mais ça m’a semblé très décousu et dénué de sens, sans fil conducteur solide. L’histoire se perd parfois dans des circonvolutions de drama classique, et bon, mourir et vivre la même chose que dans la vie ça donne pas envie non plus.

La vraie intrigue démarre vraiment à l’épisode 10, même si on a eu des prémisses avant, et le drama prend tout son sens sur les 3 derniers épisodes, mais c’est un peu tard pour en faire quelque chose d’inoubliable.

Cerise sur le gâteau (ou pas du coup pour moi), de longues et interminables digressions sur les animaux au paradis, plus spécifiquement les chiens, pas les chiens en tant que tels non, mais les chiens-chiens meugnons à leur mémère, du genre petits qui font le beau quand on leur tend un susucre et qui donnent la papatte. Je ne e pas l’anthropomorphisme et tout ce qui en découle, j’ai trouvé ça surfait et inintéressant, d’autant plus qu’il n’y avait aucun perroquet, ni poisson rouge, ni furet ni aucun animal de compagnie (sauf une femme/chat totalement fascinante 🙂).

Heureusement, heureusement, il y a un casting de dingue :

Kim Hye-ja - même si son personnage m’a souvent agacée, l’actrice mérite sa popularité. Quelle vitalité et quel talent ! Mais perso je l’ai trouvée mal associée à son partenaire, le duo est souvent déséquilibré (et ce n’est pas une question d’âge, plutôt une construction des 2 personnages).

Cheon Ho-jin, qui joue les 2 rôles de président du paradis et président de l’enfer, rôle qui m’aura le plus marqué des 2 : il sait être réellement démoniaque sans en faire trop, du grand art.

Han Ji-min - tout comme l’intrigue, elle se révèle sur la fin, après de longs épisodes où son personnage flotte sans consistance au gré de l’histoire, c’est dommage, elle aurait mérité un rôle plus étoffé.

Lee Jung-eun - habituée des rôles « brut de décoffrage », ici elle a ce petit plus enfantin qui en fait un personnage très attachant, loyale et dévouée corps et âme à celle qui l’a sorti de la misère.

Et puis il y a l’extraordinaire, l’impérial, le phénoménal, le génial Son Suk-Ku. Si j’ai regardé jusqu’à la fin, c’est uniquement pour lui. Pas pour le personnage mais pour l’acteur. Chaque scène où il apparaît est un bijou de jeu d’acteur. Il est parfait dans la légèreté, dans la souf, dans la joie, dans la tristesse, même quand il dit « e moi le sel » j’ai le coeur qui palpite.

J’ai aussi découvert Ryu Deok-hwan, qui joue le prêtre. Un physique e-partout, pas de sourire ravageur, pas d’œil taquin, lisse et propre sur lui, mais quel talent lui aussi ! Les scènes entre lui et Kim Hye-ja sont sans aucun doute les meilleures du drama, à la fois sans relief et intense, maîtrisées de bout en bout, un régal.

Bref, un drama qui ne vaut que pour ses acteurs. Si vous les appréciez, regardez le vous ne serez pas déçu.