Dans cet OVA dont l’intrigue se déroule au coeur de la « One Year War », on ne voit ni pouvoirs newtype, ni magie spatiale, ni même de Gundam surpuissant récupéré miraculeusement par un protagoniste. Shiro Amada est nommé commandant d’une unité de Mobile Suits dans une zone d’Asie du Sud-Est ; Zeon y disposerait d’une base où une nouvelle arme est développée. Pour la localiser, il faudra progresser petit à petit, de manière minutieuse et tactique, et avec des Mobile Suits d’une puissance similaire à celle de l’ennemi. Autant dire qu’il s’agit possiblement de l’œuvre de l’univers Gundam qui cherche à être la plus réaliste, et à représenter ce que pourrait vraiment être la guerre si des Mobile Suits existaient. Ce réalisme est renforcé par l’absence d’idéalisation des protagonistes : chacun a ses problèmes du quotidien, ses défauts, ses hantises et ses rêves. Puisque la « 8th MS Team » ne possède aucune machine surpuissante ni aucun pouvoir newtype, la machine spéciale développée par Zeon, qu’ils découvrent peu à peu à leurs dépens, apparait comme véritablement redoutable.
Ces qualités tendent à s’atténuer à partir de l’épisode 7. Une histoire d’amour (certes annoncée dès le premier épisode) se développe entre Shiro, le protagoniste, et une pilote de Zeon. Cette romance, qu’on ne peut pas qualifier de particulièrement sophistiquée, conduit à quelques scènes assez neuneus ou peu crédibles, et engendre un développement assez prévisible de l’intrigue. Il y a quelques bonnes choses dans la seconde partie de la série : on y voit quelques personnages intéressants du côté de Zeon, notamment un certain pilote d’élite dont le combat contre les protagonistes, au sein de l’épisode 10, est une véritable merveille en termes de réalisation, de détail, de tactique. Les différents protagonistes, toutefois, se retrouvent un peu mis de côté par l’intrigue, qui se concentre sur Shiro. Le dénouement à proprement parler n’a rien de spécialement original ni de marquant.
Les événements qui composent l’intrigue sont résolus au terme de l’épisode 11. L’épisode 12 semble presque intégralement inutile. Sa raison d’être est de développer une idée centrale de cet OVA : l’opposition entre camps politiques et militaires est au fond sans raison d’être, de telle sorte que tout le monde pourrait être capable de se réconcilier dans un nouveau monde. Cet épisode semble avoir essayé de fournir à l’œuvre une valeur morale ou philosophique ; mais il le fait d’une manière qui n’est ni subtile ni complexe.